Pédophilie: les victimes demandent justice aux portes du Vatican
Des victimes de prêtres pédophiles en provenance de 13 pays se sont réunies dimanche à Rome pour manifester et réclamer que justice leur soit rendue, mais aussi pour partager leurs expériences et les épreuves qu'ils ont dû traverser.
"Au plus profond de moi, il y a une mémoire physique de ce qui s'est passé. Cela me rend malade et me tourmente, je ne peux pas le contrôler", a raconté à l'AFP Ton Leerschool, un entrepreneur néerlandais de 57 ans victime d'abus quand il était enfant, au cours d'une réunion avant la manifestation. "Mais si nous pouvons amener l'Eglise à reconnaître que les abus ont eu lieu et à nous rendre justice, cela nous aidera à guérir", a ajouté cet homme, qui s'occupe aujourd'hui d'une fondation pour victimes.
Un rassemblement est prévu un peu plus tard devant le château Saint-Ange, à quelques centaines de mètres du Vatican. Les manifestants, venus des Etats-Unis, d'Australie, de Belgique, des Pays-Bas et de Grande-Bretagne, doivent ensuite faire une marche aux flambeaux en direction de la place Saint-Pierre.
"J'espère retrouver ici aujourd'hui ce que j'ai perdu quand j'étais petite fille, en racontant mon expérience et en portant mon flambeau", a confié Shelly Winemiller, une mère de famille de 42 ans du Wisconsin (Etats-Unis), qui a été victime de sévices sexuels, de 4 ans à 14 ans, commis par le prêtre de sa paroisse. "Le prêtre était le meilleur ami de mon père et toute la paroisse lui faisait confiance. Quand j'ai tout raconté à ma famille il y a quatre ans, cela nous a quasiment déchirés", dit-elle sans pouvoir retenir ses larmes.
"Mais la partie la plus difficile a été de dire et répéter sans cesse aux responsables de l'Eglise ce qui s'était passé, en vivant à nouveau ces moments horribles à chaque fois, et ils n'admettent toujours pas que j'ai été victime de sévices sexuels", s'indigne-t-elle.
La manifestation est organisée par l'association italienne des victimes de l'institut Antonio Provolo pour enfants sourds-muets et un groupe de victimes, dont le siège est aux Etats-Unis, Survivor's Voice (www.survivorsvoice.org).
Depuis la publication en novembre 2009 d'un rapport révélant des centaines d'abus sexuels sur des enfants en Irlande et couverts par la hiérarchie, le pape Benoît XVI est aux prises avec la plus grave crise de l'Eglise catholique de ces dernières années, amplifiée par des scandales similaires en Allemagne et en Belgique.
CONSULTATION PUBLIQUE SUR UN PROJET DE RECONVERSION DE L'ANCIEN INSTITUT DES SOURDS-MUETS BOULEVARD SAINT-LAURENT
MONTRÉAL, le 29 oct. /CNW Telbec/ - L'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) annonce aujourd'hui le début du processus de consultation sur un projet de reconversion de l'ancien Institut des sourds-muets situé sur le boulevard Saint-Laurent dans l'arrondissement Villeray - Saint-Michel - Parc-Extension
Le complexe visé se situe à l'intersection du boulevard Saint-Laurent et de la rue de Castelnau. Il est projeté d'y aménager 302 logements qui seront vendus en co-propriété. Pour ce faire, le bâtiment principal sera protégé mais les annexes seront détruites pour permettre de bâtir des unités. Il est prévu que le quart des unités comprendront trois ou quatre chambres à coucher et que 40% des logements se vendront moins de 250,000$. Le projet inclut aussi la construction d'un stationnement souterrain de 300 places. Des modifications au plan d'urbanisme et au règlement d'urbanisme de l'arrondissement sont nécessaires pour rendre possible ce projet.
Ces modifications nécessitent donc une consultation publique et le conseil municipal a mandaté l'Office de consultation publique de Montréal pour la tenir. L'exercice se tiendra en deux temps. En premier lieu, la commission désignée par l'Office tiendra une séance d'information à l'occasion de laquelle le promoteur présentera son projet. Les responsables de l'arrondissement feront , quant à eux, état du projet de règlement qui pourrait rendre le projet possible. Cette rencontre se tiendra le lundi 15 novembre à 19 h. à l'Église Saint-Nicholas située au 80 rue de Castelnau Est À cette occasion, les citoyens sont invités à soulever toutes les questions qu'ils souhaitent sur le projet et ses conséquences.
Dans un deuxième temps, les citoyens seront invités à présenter leur opinion sur le projet par écrit ou verbalement. Cette deuxième rencontre se tiendra, le mercredi 8 décembre au même endroit, toujours à 19h. On doit s'inscrire auprès de l'OCPM au plus tard le 3 décembre pour présenter une opinion à cette séance.
Toute l'information disponible sur ce projet peut se trouver aux bureaux de l'Office au 1550 rue Metcalfe bureau 1414 et à la Direction du greffe à l'Hôtel de Ville au 275 rue Notre-Dame Est . Cette documentation est aussi disponible sur le site internet de l'Office au www.ocpm.qc.ca . Pour toute information contacter le 514 872-8510.
Comme une traînée de poudre, l’information lugubre a vite fait le tour du pays ce mardi 26 octobre. Des trafiquants d’organes humains, notamment de sexe, sont de retour au Burkina. Ils se sont signalés en fin de semaine dernière dans la ville de Diébougou, au Sud-ouest du pays, où un jeune homme, sourd-muet de surcroît, s’est vu ôter son sexe par des gens qui ont disparu dans la nature. Evacué à l’hôpital de Bobo-Dioulasso, le malheureux a eu la vie sauve, mais il devra poursuivre son existence sans ses bijoux de famille.
Et la question qui brûle toutes les lèvres là-bas, à Diébougou, et partout où la nouvelle s’est répandue, est de savoir quel est le motif de cet acte ignoble? Pendant que les supputations et autres commentaires vont bon train, certaines langues trop fourchues n’hésitent pas à pointer du doigt ceux qui sont prêts à tout pour le gain facile. Car, comme on le croit ici, les parties génitales seraient très prisées par les amateurs de magie noire qui pullulent malheureusement dans nos villes et campagnes. On se rappelle encore la panique qu’avait provoquée, en 1997, cette affaire de «voleurs de sexe» à Ouagadougou.
Cette fois-ci au moins, ce n’est pas une communauté étrangère qui est visée. Mais le simple fait de la résurgence d’une pratique aussi barbare que malsaine est la preuve de la profondeur de la nuit dans laquelle certaines personnes sont encore plongées. Malheureusement, ce sont les pauvres gens, comme ce sourd-muet, qui font les frais de cet obscurantisme. Vivement que la police mette la main sur ces criminels insensés pour qu’ils soient châtiés à la hauteur de leur forfait.
Mardi, 26 Octobre 2010 13:33 Bark Biiga
http://www.fasozine.com
Institut des sourds-muets : des locataires du quartier contre la conversion
Dénonçant la conversion résidentielle de l’ancien Institut des sourds-muets, l’Association des locataires de Villeray a interpellé le conseil municipal, lundi soir, pour que le site patrimonial conserve sa vocation sociale et communautaire.
«Depuis près de 100 ans, l'immeuble situé au 7400, boulevard Saint-Laurent joue un rôle central dans la vie communautaire de Villeray. Le projet résidentiel ne répond pas aux besoin des résidants du quartier», dit Gaël Morin, porte-parole de la coalition.
Rue Frontenac révélait la semaine dernière qu’un projet immobilier de 300 unités pourrait voir le jour sur le site de l’ancienne institution si les élus autorisaient sa transformation à des fins résidentielles.
La communauté religieuse des Clercs de Saint-Viateur souhaite vendre le site situé entre les rues Faillon et De Castelnau Ouest pour permettre aux groupes immobiliers Thibault, Messier, Savard et Associés inc. et Développements McGill de réaliser un projet visant à implanter 302 unités de logement sur le site.
L'avenir de l'immeuble qui abritait l'Institut des sourds-muets inquiète l'Association des locataires de Villeray. Photo Luc Laforce
Le coût des travaux estimés s’élève à 85 millions de dollars, mais avant que le projet puisse voir le jour, le plan d’urbanisme de la Ville de Montréal doit être modifié.
Une entente privée, dit la mairesse
Questionnée sur le sujet, la mairesse de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Anie Samson, a répliqué qu’il
s’agissait «d’un beau projet qui respecte le patrimoine» et reposant sur une entente privée.
«J’entends vos revendications au niveau du logement social. Cependant, je dois vous rappeler que le 7400 Saint-Laurent a fait l’objet d’une entente
privée entre les Clercs de Saint-Viateur et un promoteur, donc, ça n’appartient ni à la Ville, ni à l’arrondissement», dit-elle.
Dans cette optique, toute entente sur la relocalisation des organismes communautaires actuellement installés dans le bâtiment repose aussi sur les clercs propriétaires, indique Mme Samson.
Écrit par Marilou Séguin
Lundi, 25 octobre 2010 20:44
http://www.ruefrontenac.com
Dans quel monde vivons-nous ? La question mérite d’être posée, au regard des pratiques inhumaines et immorales dont se rendent coupables certains hommes. Et cela, pour satisfaire dans la plupart des cas, les exigences de marchands d’illusions. Des marabouts qui souvent incitent leurs clients à commettre des abominations.
Ce qui est sûr, les organes humains, nous apprend-on, seraient de plus en plus recherchés dans ces milieux « d’enfer ». Et ce qui vient de se passer à Diébougou illustre parfaitement la cruauté de certains hommes, en quête de gain facile.
Des illusionnistes pour qui la fin justifie les moyens. C’est le cas de ce jeune vendeur d’eau dans la ville de Diébougou qui aurait été victime, le vendredi 22 octobre, d’ablation de sexe par ces anciens employeurs qui se seraient par la suite évanouis dans la nature.
Et selon nos informations, la victime, un sourd-muet, aurait auparavant été droguée. Transporté d’urgence à l’hôpital Souro-Sanon de Bobo-Dioulasso, il serait actuellement hors de danger.
L’information, qui a été confirmée hier par la police provinciale de Diébougou, ne nous permet pas encore de donner plus de précisions sur le nom de la victime, sa situation matrimoniale ou les auteurs de ce forfait.
Des enquêtes seraient en cours pour retrouver le ou les coupables de cet acte ignoble qui continue de défrayer la chronique à Diébougou.
JAK
Publié par Jean-Pierre Ndongo le 25 octobre 2010
http://afriqueactu.net
Al Qaïda au Maghreb Islamique, ex-GSPC, possède encore ses propres territoirs dans la région. «Ce sont les zones libérées des terroristes», dit notre interlocuteur.
Une sorte de no man’s land où les groupes armés font à peu près ce qu’ils veulent. Ils leur arrive même d’organiser des parties de football sur un terrain vague situé non loin de Ouanougha. Là, si on y va, on est sûr de tomber sur eux. En descendant de Sidi Ali Bounab pour rejoindre la ville des Issers, en passant par Ath Sidi Amara, des villages entiers sont abandonnés. Idjalouahene, c’est presque un village sinistré. Quelques habitants y demeurent encore, mais la plupart ont plié bagages.
L’école du village est fermée depuis des années. Non loin de là se situe le village Bougheïr. Hormis un seul père de famille, un sourd-muet qui a choisi d’y rester, le reste des habitants ont tous quitté les lieux. Depuis quelques années déjà, personne ne risque de s’aventurer dans ces contrées, de jour comme de nuit, précise notre accompagnateur. La forêt qui sépare les deux villages garde toujours les traces d’un important ratissage. La route est défrichée au milieu des bois, pour ouvrir le chemin aux troupes de l’ANP. Par ouï-dire, cette région, située au contrebas de Sid Ali Bounab, sert de refuge aux éléments de l’organisation terroriste. Ils sont souvent signalés près du château d’eau situé sur une crête où l’on peut dominer la ville des Issers, Bordj Menaïel et l’autoroute d’Alger vers Tizi Ouzou. Sur la route du retour vers les Issers, nous traversons le village de Ouanougha. Un habitant de la région nous montre un pont qui a longtemps servi de cache aux terroristes ! Souvent les éléments du GSPC observaient les services de sécurité qui disparaissaient soudainement en arrivant ici. Finalement, ils avaient une casemate sous le pont. Et cela n’a été découvert que le jour où les autorités locales avaient décidé de réfectionner l’ouvrage d’art ! Non loin de là, une grande villa est abandonnée par ses habitants.
Notre source indique que ses propriétaires étaient tellement harcelés par les terroristes qui les rackettaient, qu’ils ont fini par renoncer à une très jolie bâtisse située à la lisière du village. Selon la même source, «les éléments de l’ex-GSPC avaient l’habitude de se réunir sous un olivier centenaire, situé à côté de la maison. Et vous imaginez tous les risques et la terreur que cela engendre de voir des terroristes se réunir devant chez vous». Notre accompagnateur nous montre, non loin de là, l’endroit où les terroristes organisent leurs faux barrages. «En effet, depuis que les patriotes ont rangé leurs armes, c’est un peu la débandade», soulignent des habitants de la région.
Projet immobilier d’envergure sur le site de l’Institut des sourds-muets
Le site de l’ancienne Institution des sourds-muets sur le boulevard Saint-Laurent pourrait être converti en projet immobilier de 300 unités si les élus autorisent sa transformation à des fins résidentielles, lors du prochain conseil municipal.
La communauté religieuse des Clercs de Saint-Viateur souhaite vendre l’édifice à valeur patrimoniale situé entre les rues Faillon et de Castelnau Ouest et évalué à plus de 15 millions de dollars. Les groupes immobiliers Thibault, Messier, Savard et Associés inc. et Développements McGill ont élaboré un projet préliminaire visant à implanter 302 unités de logements sur le site. Le coût des travaux estimés s’élève à 85 millions de dollars.
L’emplacement est actuellement occupé par un bâtiment de pierre grise, de style néoclassique, possédant un imposant portique à colonnade.
Quelque 300 unités de logements pourraient être construites sur l’emplacement actuel de l’Institut des sourds-mets, boulevard Saint-Laurent. Photo Luc Laforce
Le projet immobilier implique la démolition de différentes annexes au corps principal d’origine, construit entre 1916 et 1921, et la construction de nouveaux bâtiments.
Au stade actuel, il est projeté d’y installer 28% d’unités d’une chambre et de studios, 49% d’unités de 1½, 2 et 2½ pièces et 24% d’unités plus grandes de 3 à 4 chambres. Selon les promoteurs, près de 40% des logements devraient être offerts à des prix sous la barre des 250 000$ indique un document de la Ville.
Dans les mains des élus
Avant que le projet puisse aller de l’avant, les élus devront autoriser la transformation à des fins résidentielles de l’Institut des sourds-muets, un projet de reconversion prévoyant une superficie de plancher de plus de 25 000 m².
Le conseil municipal qui se réunira le 25 octobre devra notamment se prononcer sur un règlement modifiant le plan d’urbanisme de la Ville visant l’affectation du sol, la densité et le patrimoine bâti, pour la propriété située au 7400, boulevard Saint-Laurent.
La demande d’adoption a été émise unanimement au début du mois par le conseil d’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. La résolution stipule de plus que le dossier devra être soumis à l’Office de consultation publique de Montréal.
Les parties 2, 3, 4 et 5 identifiées ici sur la carte montrant l’Institut des sourds-muets seraient démolis si le projet immobilier va de l’avant. Photo Ville de Montréal
Écrit par Marilou Séguin
Mardi, 19 octobre 2010 11:18
http://www.ruefrontenac.com
«Je n’entends pas le signal du départ et je ne sais pas où est l’arrivée»
Sourd et muet, il a terminé deuxième du dernier Morat-Fribourg. Le Kényan installé dans le Jura a un langage à lui. Entretien
Bertrand Monnard - le 09 octobre 2010, 22h52
Le Matin Dimanche
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Troisième du Marathon de Zurich, deuxième de Morat-Fribourg dimanche dernier, le Kényan Daniel Kiptum est en Suisse l’un des meilleurs coureurs sur route. Sourd et muet suite à une méningite contractée à l’âge de 2 ans, il ne sait ni lire ni écrire, handicaps qui rendent ses exploits encore plus remarquables.
Il est venu pour la première fois en Suisse avec son père adoptif, Geoffroy Tanui, ex-vainqueur de Morat-Fribourg. Par son intermédiaire, Daniel a rencontré Florian Wahli, un excellent coureur jurassien. Depuis 2007, Daniel Kiptum passe sept mois par année à Reconvilier (JU), chez son «grand frère».
A défaut du vrai langage des signes, Daniel Kiptum emploie un langage à lui, très imagé, que Florian Wahli a appris à comprendre. Pour la Corrida de Bulle, Kiptum mime les cornes d’un taureau, la récompense du vainqueur. Pour signifier «poulet», il agite les bras comme des ailes. Kiptum sourit tout le temps, comprend presque tout. Cette interview, rythmée d’éclats de rire, a été réalisée grâce à Florian Wahli.
Daniel, vous êtes en pleine forme en ce moment?
Oui, ça va bien, je fais ma meilleure saison.
Vous aimez vous entraîner dans cette région de Reconvilier?
Oui, c’est très vallonné, ça monte et ça descend. J’aime les montées, et là je suis servi.
A force, les gens doivent vous connaître?
Les policiers me saluent quand ils me croisent en train de m’entraîner. Le matin, je me lève, je vais courir, je me douche et, s’il n’y a plus rien dans les armoires, je vais à la Coop. J’achète toujours la même chose, des spaghettis et du pain.
Qu’aimez-vous manger?
De la polenta blanche, importée de mon pays, accompagnée de poulet. Et des spaghettis (pour les imager, il entremêle ses doigts comme on entortille les spaghettis).
Que regardez-vous à télé?
Des courses que Florian m’enregistre et la formule 1. La vitesse, j’adore ça. Commentaire de Florian Wahli: «L’autre jour, on a emmené Daniel faire du karting. Il a eu un peu de peine les trois premiers tours, mais après il s’est éclaté. C’était un rêve pour lui.»
Le fait d’être sourd est-il un gros handicap en course?
Cela ne m’empêche pas de battre des valides, à l’évidence (éclat de rire). Bien sûr, je n’entends rien, même pas le signal du départ, sauf à la Course de l’Escalade à Genève: le coup de canon est si fort que ça fait vibrer tout le sol. De toute façon, je préfère être sourd qu’aveugle, car je ne pourrais faire aucune de ces courses si je n’avais pas la vue.
Commentaire de Florian Wahli: «La seule solution avec Daniel est d’aller reconnaître le parcours avant pour qu’il se le remémore par cœur, comme on l’a fait avant Morat-Fribourg. Sinon, en course il n’a aucun repère. Faute d’entendre et de pouvoir lire, il ne sait jamais où il en est dans la course, quand il doit accélérer. En tête du Marathon de Zurich, il s’est subitement arrêté en voyant Carlo Lafranchi, le directeur de la course, pour lui demander si l’arrivée était loin. Les deux poursuivants en ont profité pour le dépasser. C’est ainsi qu’il a perdu. Mais il n’était même pas fâché.»
Daniel, que représente pour vous Florian Wahli?
C’est comme mon grand frère, il est très important pour moi. On court ensemble, il s’occupe de mes entraînements.
Vous avez été champion du monde des sourds à Izmir, en Turquie, en 2008 et champion olympique à Taipei l’an dernier. Vous êtes le meilleur du monde de votre catégorie?
Oui, mais je n’aime pas trop ces courses entre sourds, je finis avec trop d’avance, je préfère me frotter aux valides.
Vous aimez les voyages?
Oui, et je les fais seul. Geoffroy m’amène à l’aéroport au Kenya. Une hôtesse me donne un coup de main quand je dois changer d’avion. Et, quand j’arrive en Suisse, Florian m’attend toujours à l’aéroport.
Troisième d’une famille de neuf enfants, vous avez été très vite abandonné. Quel souvenir gardez-vous de votre enfance?
Mes deux parents étaient alcooliques. Quand ils se sont aperçus de mon handicap, ils m’ont laissé tomber. Ado, j’adorais courir, j’avais entendu parler et vu à la télé les exploits des frères Tanui, qui habitaient dans ma région. Je me suis souvent approché de leur maison, mais ils ne me voulaient pas. Un jour, j’ai pris mes affaires et je me suis installé de force. C’est ainsi que tout a commencé pour moi. Florian Wahli: «Officiellement, Daniel est né en 1978. Mais on n’en sait rien, lui non plus.»
Aujourd’hui, vous vous entraînez au Kenya dans un groupe d’élite dont font partie plusieurs des meilleurs marathoniens du monde, comme David Lel, vainqueur à plusieurs reprises à Londres et à New York.
Oui, on court tous les jours au milieu des plantations de thé, c’est magnifique et très motivant.
Florian Wahli: «Ils ont un parcours fétiche de 35 kilomètres, sur lequel Daniel est imbattable car il le connaît par cœur, c’est David Lel lui-même qui me l’a dit. Aujourd’hui, Daniel vaut 2h14 sur le marathon. Sans handicap, il descendrait facilement sous les 2h10. J’ai moi-même acheté une maison près de celle des Tanui, à Kapsalet, j’y vais deux fois par année. Des coureurs de très haut niveau s’entraînent partout, c’est la Mecque des longues distances. Et les gens sont très gentils.»
Vos exploits en Suisse vous permettent de gagner un peu d’argent. Qu’en faites-vous?
Je le mets de côté. Je rêve un jour de m’acheter une maison, de louer des chambres, comme d’autres dans la région, à 20-25 francs par mois.
Vous ne vous offrez jamais rien? Vous ne faites jamais de folies?
Si, récemment, je me suis acheté un vélo et je paie l’école à mes deux petites sœurs.
Fonder une famille, vous y pensez?
Bien sûr, mais plus tard. Je voudrais avoir deux enfants.
Vous passez sept mois par année en Suisse. Ne voulez-vous pas vous y installer un jour?
Ah non, pas question, la vie est trop chère chez vous (éclat de rire).
Faire parler les muets grâce à la musique
du corps
MONTREAL, 2 oct 2010 (AFP) - Des enfants emmurés dans leurs corps à cause d'handicaps très lourds ont réussi à exprimer ce qu'ils ressentaient, grâce à la traduction de leurs signaux physiologiques en musique, une avancée technologique qui pourrait briser le monde du silence de millions de malades.
Stefanie Blain a étudié pendant plus de cinq ans le contact entre ces enfants lourdement handicapés et leurs parents, dans le cadre de son doctorat au centre de rééducation pour enfants Holland Bloorview de Toronto.
"Ils peuvent +lire+ leurs enfants par un minuscule mouvement de lèvres, ou parce que leur respiration a changé", a-t-elle raconté lors de la conférence TEDx "Design pour la santé" qui se tenait vendredi à Montréal.
En mesurant ces signaux physiologiques infimes, Stefanie Blain a réussi à montrer que Max, un adolescent de 15 ans qui n'a jamais manifesté le moindre signe d'attention, s'anime quand il voit passer son jouet préféré.
Même entièrement paralysé, le corps continue à réagir par sa température, la sueur, les battements du coeur et le rythme cardiaque, a-t-elle expliqué.
"Mais mes courbes et simulations en 3D ne parlaient à personne", dit en souriant la jeune femme aux traits asiatiques. Musicienne, elle a écrit un programme informatique pour convertir ses mesures en sons.
"Cet autre enfant, qu'on croyait constamment endormi, a commencé à émettre une +chanson biologique+ quand les clowns sont arrivés dans sa chambre.
C'était la première fois que ses parents et les personnels soignants réalisaient qu'il a conscience du monde qui l'entoure."
Le logiciel qu'elle a créé déchiffre les signaux physiologiques et les traduit en termes de commandes informatiques, produisant un large spectre de tonalités, peut-on lire sur Bloom, le blog du centre hospitalier Bloorview.
Les sons produits vont des notes graves et douces quand l'individu est calme, à des tonalités élevées et chantantes quand il pense à quelque chose de plaisant.
"Chaque +chanson+ est unique", souligne Stefanie Blain.
"Imaginez: quand je suis arrivée, le couloir silencieux de l'hôpital menait aux chambres d'enfants qui ne peuvent ni bouger, ni parler, ni même avoir une expression faciale", a-t-elle décrit au début de sa présentation.
"Imaginez ce couloir maintenant, imaginez ces parents qui peuvent réellement connaître leur enfant", a-t-elle conclu, pleine d'espoir.
A terme, l'équipe du centre, menée par le Dr Tom Chau, souhaiterait donner la possibilité aux enfants de "dire" oui ou non, voire de sélectionner des boutons pour contrôler un ordinateur ou une télévision, lit-on encore sur le blog.
Stefanie Blain espère publier ses résultats dans une revue scientifique d'ici un an environ, pour pouvoir ensuite mettre en oeuvre son programme dans d'autres hôpitaux. "Cela permettra aussi aux personnes incapables de parler à cause d'accidents d'exprimer ce qu'ils ressentent", a-t-elle conclu.
Publié le : 04/10/2010
Auteur(s) : Agence France Presse
Les conducteurs de bus israéliens apprennent la langue des signes
Les conducteurs israéliens travaillant pour la société Connex vont apprendre dans les semaines à venir la langue des signes ! Un projet éducatif mis en place pour faciliter l’accès des bus aux personnes malentendantes et pour améliorer le service aux personnes.
Un premier groupe de 30 conducteurs va prendre part au programme et commencera sa formation mardi. «La formation sera spécialement adapté pour une communication “conducteur-passager”» indique l’association à l’origine de l’organisation de ces stages. Les chauffeurs apprendront les signes de base tel que “bonjour”, “je vous remercie”, “station de bus la plus proche”, “voici votre monnaie”, “vous devez changez de bus à”, “où dois-je descendre”, et plus encore…
«Tout d’abord, nous souhaitons sensibiliser les conducteurs et les passagers sur la tolérance envers les personnes malentendantes. Nous voulons passer outre les préjugés. Contrairement à ce que d’aucuns pensent, les malentendants ne sont pas des attardés !» indique le communiqué de presse conjoint publié par la copagnie et l’association “Pay it forward in Sign”.
Yaeli Raz, la coordinatrice du projet a déclaré: «En tant que sourde de naissance, je comprends l’importance de la question, et je suis heureuse de donner de mon temps pour enseigner les conducteurs de transports publics à être plus sensibles à la communauté à laquelle j’appartiens. J’exhorte également d’autres entreprises à suivre les traces de Connex et à organiser des stages avec nous.»
A l’issue du cours, chaque pilote portera une épinglette spéciale, indiquant qu’il ou elle est capable de communiquer en langue des signes. L’autobus bus sera également marqué d’un autocollant indiquant que le véhicule est adapté pour les malentendants.
Sarel Oren Ohana, initiateur du projet pense que «la communauté malentendante est considérée comme un consommateur de transports publics supérieur à la moyenne. C’est un grand service pour eux. C’est essentiel dans leur vie quotidienne. Même si les conducteurs ne parlent pas parfaitement la langue des signes, il est important qu’ils sachent échanger avec eux… Qu’ils sachent les aider, les diriger…»
Moshe Lasker, PDG de Veolia, la société qui exploite Connex, a déclaré: «C’est un grand honneur pour nous d’être les premiers, les pionniers parmi les entreprises de transports publics à rejoindre le programme “Pay it Forward”. Inscrivez-vous. Les valeurs du programme sont parfaitement en adéquation avec celles de la société. Nous pensons que cela deviendra un modèle en matière de sensibilisation, de transition et unira la communauté des sourds et malentendants avec les entendants en Israël.»