Dernières actualités

 A l'étranger (192)
 Art / Culture (93)
 Associatif (144)
 Cinéma (10)
 Conférences-Congrès (10)
 Divers (49)
 DOM - TOM (90)
 Education (25)
 Emploi / Formation (105)
 Festivals / Salons (7)
 Nouveautés à voir! (116)
 Presse (373)
 Santé / Social (30)
 Services (85)
 Sorties / Fêtes (15)
 Sport (30)
 Télévision (32)
 Vacances / Voyages (25)

Proposer une news


Rechercher

 

Service Gratuit !

Associations : Publier vos annonces
Cliquez ici

 Presse : Desnica, ce sourd-muet expulsé pour protestation
 Desnica, ce sourd-muet expulsé pour protestation

Ce soir, le Dinamo Zagreb ira affronter le Real Madrid dans la capitale espagnole. La dernière fois qu’une équipe croate est venue jouer à Bernabeu, c’était en 1984, lors d’un 16ème de finale retour de Coupe de l’UEFA entre le Real et le HNK Rijeka. Les Croates s’étaient imposés 3-1 à l’aller, et comptaient dans leurs rangs Damir Desnica, sourd-muet, ailier gauche de l’équipe. Le Real l’avait finalement emporté 3-0, dans des conditions douteuses, dont Desnica ne s’est toujours pas remis. Le joueur est revenu sur les événements, 27 ans après, en langage des signes.

« On m’a expulsé pour protestation, alors que c’était impossible puisque je ne peux pas parler. Ça a été un vol dans toutes les règles de l’art. Après ce match, cet arbitre n’a plus jamais arbitré de sa vie, mais il nous a volé le plus grand rêve de notre carrière », se souvient-il.

Une histoire qui avait fait parler.
LR
http://www.sofoot.com
2012/12/13 16:26 - BB - Version imprimable 

 Presse : Apprendre la langue des signes
 Argenton
Apprendre la langue des signes

L'association des Sourds entendant et malentendants 24-47 (SEM 24-47) organise, cet automne, cinq journées de cours intensifs pour apprendre la langue des signes professionnels. Ces cours sont donnés, à la salle des fêtes, par un formateur professionnel de Visuel LSF Aquitaine, de Gradignan (Gironde). Ils sont subventionnés par l'association, le Conseil général, la Mutualité sociale agricole (MSA), les demandeurs ayant souvent de petits moyens. Cette formation permet aux sourds et malentendants de rester connectés à la vie normale.

SEM 24-47 est très active dans la zone des Landes de Gascogne grâce à Philippe Lefebvre, qui gère l'administratif mais aussi les animations culturelles et sportives. Il évite l'isolement dû à la surdité, développe la langue des signes, oriente et favorise l'insertion sociale.

La prochaine journée de formation, l'avant-dernière, aura lieu demain, toujours à la salle des fêtes.

Samedi 26 novembre 2011
http://www.sudouest.fr
2012/01/13 42 - BB - Version imprimable 

 Presse : «On a créé le métier de vidéo-conseiller pour que les sourds puissent avoir accès au service client des entreprises»
 «On a créé le métier de vidéo-conseiller pour que les sourds puissent avoir accès au service client des entreprises»

INTERVIEW - «20 Minutes» a rencontré Jean-Charles Correa, fondateur de l'entreprise Deafi, lauréate des grands prix de l'innovation 2011 de la ville de Paris dans la catégorie «services innovants»...

Parmi les cinq entreprises parisiennes ou franciliennes récompensées jeudi soir au Palais Brongniart dans la capitale, Deafi s’est démarquée dans la catégorie «Services innovants». La société a pour ambition de multiplier les centres d'appel pour les relations clients accessibles aux sourds et malentendants grâce à une plate-forme offrant plusieurs canaux de communication: webcam, visio 3G, Tchat, SMS, email, formulaire, fax et courrier. Jean-Charles Correa, son fondateur, a répondu aux questions de 20 Minutes.

Votre centre d’appels pour les relations clients dédié aux sourds et malentendants, comment ça marche exactement?
La personne sourde ou malentendante aura simplement à aller sur le site Internet des entreprises avec lesquelles on travaille, comme SFR ou Free, dans la rubrique contacts. Tout de suite elle va voir un accès qui s’appelle «DeafiLine». En cliquant là, elle va pouvoir accéder en direct à un vidéo-conseiller, qui est une personne qui va lui répondre dans sa langue, qui est la langue des signes française, ou en chat. Cette personne va pouvoir écouter sa demande de la même manière qu’un conseiller entendant. Ce n’est pas quelqu’un qui va juste prendre l’appel et qui va aller voir ensuite avec une autre personne, c’est lui-même qui va traiter la demande directement.

Qui forme ces vidéo-conseillers?
Ils sont d’abord formés par l’Afpa (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes, ndlr) avec qui on a un partenariat, pendant quatre mois. Ils ont la même formation qu’un conseiller entendant, avec le même diplôme à la fin. Ils intègrent ensuite les entreprises avec qui on travaille où ils sont formés à leurs métiers plus précisément.

D’où vous est venu cette idée de créer «DeafiLine»?
Au départ, je voulais trouver une filière d’emploi accessible aux sourds et malentendants. Il est apparu qu’il n’y avait rien qui existait pour les sourds et malentendants dans le domaine de la relation clients, parce qu’ils ne peuvent pas téléphoner. Et par ailleurs on s’est rendu compte que les sourds, qui sont aussi des consommateurs, avaient des difficultés pour accéder eux-mêmes à leur banque, à leur opérateur de télécom, etc. On a alors pensé à créer le métier de vidéo-conseiller, destiné aux entreprises pour leur service client, qui le rendrait de fait accessible aux sourds et malentendants.

Depuis combien de temps travaillez-vous sur ce projet?
J’avais commencé à y réfléchir en 2007 mais l’entreprise va avoir deux ans le 17 décembre.

Il y a une histoire personnelle derrière ce projet, au service des sourds et malentendants?
Tout à fait. J’ai une amie qui souhaitait créer en 2005 une entreprise de services pour les sourds parce que ses parents le sont. Je l’ai aidée entre 2005 et 2009 à titre amical et bénévole. C’était vraiment pour la beauté des choses, j’avais un autre métier à ce moment-là. Je m’occupais du développement international pour une entreprise d’informatique, donc rien à voir avec ça. Avec la crise de la quarantaine j’ai eu envie de faire quelque chose qui avait plus de sens. J’ai décidé de me lancer en 2009, j’ai quitté mon emploi. J’ai pris mes économies et j’ai lancé Deafi. On est passé de 0 à 20 salariés en 18 mois. On a actuellement 25 personnes en formation à l’Afpa qu’on devrait embaucher début février.

Vous venez de remporter 15.000 euros. Au-delà de ce chèque, qu’est-ce que ce grand prix de l’innovation apporte à Deafi?
Déjà cet argent va nous permettre de mettre en place des formations au français pour nos collaborateurs sourds et des formations pour le perfectionnement à la langue des signes. Et puis en termes de visibilité, ce prix nous a permis de rencontrer la Poste et d’autres clients potentiels. Cela nous donne aussi une légitimité pour exister et nous développer.

 Propos recueillis par Anaëlle Grondin
Publié le 2 décembre 2011.
http://www.20minutes.fr
2012/01/13 17:05 - BB - Version imprimable 

 Presse : Trois cambriolages et deux braquages en une semaine
 Trois cambriolages et deux braquages en une semaine
Aubagne

Ces vols touchent aussi bien les commerces que les particuliers


Samedi matin, peu après l'ouverture, le magasin Truffaut était braqué par quatre individus casqués et armés.
Photo M.My.

Deux cambriolages et deux braquages en seulement un week-end, dont trois pour la seule nuit de dimanche à lundi. Traditionnellement, les semaines qui précèdent les fêtes de Noël voient une augmentation notable des vols, cambriolages et autres braquages; Aubagne, n'est pas épargnée.

Des affaires qui interviennent alors que dix-sept maires des Bouches-du-Rhône (*) dont ceux d'Aubagne, La Bouilladisse, Roquevaire, Cuges-les-Pins, Peypin, Cadolive et La Penne-sur-Huveaune sollicitent par courrier (en date du 24 novembre) un rendez-vous avec Alain Gardère, préfet délégué à la défense et à la sécurité, sur ces questions de sécurité publique.

"Les questions de sécurité comptent parmi nos préoccupations majeures et nous y avons consacré des efforts budgétaires croissants, écrivent-ils. En renforçant nos polices municipales, en développant nos équipes de prévention ou en équipant nos communes de vidéo-protection" (...)

"Nous sommes confrontés quasi quotidiennement au mécontentement de nos concitoyens quant aux conditions d'intervention de forces de l'ordre dont les moyens humains et matériels ne sont pas à la hauteur des missions qui leur sont confiées. Nos circonscriptions de police sont les moins biens pourvues en France, malgré le taux de criminalité au-dessus de la moyenne nationale; au-delà de Marseille, les Bouches-du-Rhône restent un département préoccupant".

De La Tourtelle à Beaudinard

La série de la nuit dernière a débuté dans le quartier de La Tourtelle. À 0h30, deux individus portant des cagoules entrent dans une alimentation générale située sur la route départementale et sous la menace de leurs armes -l'un est en possession d'un fusil à pompe, l'autre d'un couteau - demandent à l'employé et au seul client présent à cette heure tardive de s'allonger sur le sol. Le client, qui n'a pas obtempéré aux ordres des agresseurs (l'homme est sourd-muet) est frappé à la tête par le braqueur armé du couteau. Les deux hommes s'emparent ensuite de l'argent dans la caisse et de bouteilles de whisky avant de s'enfuir. Une heure plus tard, quatre individus, selon toute vraisemblance le même gang de malfrats auteur de la fusillade à Vitrolles (lire page 2), pénètrent par effraction chez Cabesto en découpant à la disqueuse le rideau métallique du magasin. Ils y dérobent des queues de langoustes, des cigales de mer, des crevettes et des gambas surgelés ainsi que des bouteilles de vin et de Champagne. À 3h20, c'est à Beaudinard que le troisième cambiolage est commis. Plusieurs individus entrent dans une propriété privée, se faufilent dans la maison et discrètement s'emparent d'un sac à main dans lequel se trouvent les clés de la Porsche et de la BMW X6 des propriétaires, avec lesquelles ils s'enfuient. C'est le bruit des moteurs qui alertera les victimes.

Ces faits interviennent après le braquage samedi matin à 9h30 du magasin Truffaut à la Martelle par quatre individus cagoulés, casqués et portant des armes d'épaule. Sous la menace de leurs armes, ils s'étaient fait remettre le contenu des caisses et du coffre avant de s'enfuir en scooter. Les autres maires signataires: LesPennes-Mirabeau, Istres, Plan-de-Cuques, Martigues, Vitrolles, Noves, Gardanne, Allauch, Fos-sur-Mer, Miramas.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Les pompiers aussi

Même les pompiers ne sont pas épargnés! Le week-end dernier (19-20 novembre) un ou plusieurs individus ont fracturé la porte du bureau de l'Amicale des sapeurs-pompiers d'Aubagne située pourtant dans le centre de secours de Campagne roux. Une fois à l'intérieur, ils (ou il) se sont emparés des clés du coffre dans lequel se trouvait l'argent récolté lors de la distribution des traditionnels calendriers (il s'agit de dons et pas de vente). La somme dérobée s'élèverait autour de 15000 euros.

Marjorie MOLY
Publié le mardi 29 novembre 2011
http://www.laprovence.com/
2012/01/13 16:53 - BB - Version imprimable 

 Presse : Sourds et entendants dans le même bateau
 Sourds et entendants dans le même bateau

Ensemble, ils montent l'Odyssée d'Ulysse. Ce mardi, les quatre comédiens présenteront leur travail lors d'une répétition ouverte au public.
Un grand comédien, cheveux bruns bouclés, gesticule devant une jeune femme en tunique rouge. Ses mains et ses bras forment des signes à un rythme effréné, dans un silence de cathédrale. Quel est donc cet étrange manège ? En fait, Olivier Schetrit, comédien sourd et muet, explique à Babette, la traductrice, ce qu'elle va devoir retranscrire à Jean- Luc Bansard et Laurent Stéphan, les deux comédiens entendants. Un peu plus loin, Levent Beskardes, comédien également sourd et muet, observe la scène.
 

Nous sommes au Petit théâtre Jean- Macé. Dans les gradins, il y a seulement la plasticienne Brigitte Maurice qui signe le décor, une stagiaire et le futur éclairagiste de la pièce. Devant ce petit comité, les quatre comédiens peuvent laisser libre cours à leurs inquiétudes. Pas simple en effet de créer à quatre. Mais encore moins quand on ne parle pas la même langue...

« Sourds... mais bavards »

« J'aime travailler avec des comédiens étrangers. C'est un peu mon credo théâtral pour faire découvrir leur culture, confie Jean-Luc Bansard, patron du Théâtre du Tiroir. Cette rencontre que j'ai faite avec ces deux comédiens sourds-muets m'a fait dire que j'étais dans un pays étranger, le pays du silence. » Avec Laurent Stéphan, comédien entendant, ils ont décidé de monter l'Odyssée d'Ulysse : deux comédiens sourds et deux entendants dans le même bateau. Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ? aurait dit Molière.

« La logique des sourds n'est pas la même que la nôtre. À chaque fois qu'une consigne est donnée sur le plateau, on doit s'assurer qu'elle a bien été comprise par tout le monde », confirme Jean-Luc Bansard. Les comédiens, sourds ou entendants, discutent leur position sur la scène, les gestes qu'ils doivent faire ou non, leur façon de signer ou de dire tel morceau du texte. « Ils sont sourds, mais ils sont bavards », sourit Jean-Luc Bansard. Le tout suivi pas à pas par la courageuse Babette, seule à comprendre l'ensemble des débats.

Chorégraphie générale

Mais même si les séances de travail pour décortiquer le texte et les placements semblent éreintantes, la récompense est à la hauteur des efforts. Il n'y a qu'à les voir enchaîner les scènes déjà mises au point. D'un seul coup : tout semble facile et gracieux. On voit Ulysse et ses compagnons naviguer vers l'île des Lotophages. Et l'on se surprend à comprendre le mot île, en langue des signes, cercle horizontal tracé dans les airs par le doigt d'Olivier Schetrit.

« Mon but est que le spectacle soit vu comme une chorégraphie générale », souligne Jean-Luc Bansard. Accessible à la fois aux entendants et aux sourds. Les quatre comédiens y travaillent depuis juin et espèrent être au point pour octobre 2012. Ils ouvrent toutefois leurs portes ce mardi, à 15 h, pour permettre au public de découvrir leur travail. Une belle aventure digne de celle d'Ulysse.

Aujourd'hui, à 15 h, répétition publique des Chants du retour, au Petit théâtre Jean-Macé, 8, rue Jean-Macé (quartier Hilard) à Laval. Entrée libre.

 

Solange ESTEVES. le 29/11/11
http://www.laval.maville.com
2012/01/13 16:52 - BB - Version imprimable 

 Presse : Intouchables, le film qui fait oublier la réalité
 Intouchables, le film qui fait oublier la réalité

Le film, qui a du succès, donne à voir deux personnes de milieu différents, avec chacune un handicap, pour l'une, physique avec sa maladie, pour l'autre social avec son chômage, qui s'épaulent mutuellement.Ca donne une bouffée d'optimisme plutôt bienvenue. Pour autant, cela ne doit pas faire oublier que les polyhandicapés ont peu de structures d'accueil, que leurs familles ne sont pas accompagnées et se voient priées de se démerder sans rien attendre de l'Etat.

Des parents témoignent sur Rue 89 :

" Nous, parents d'un jeune homme polyhandicapé et sourd, avons obtenu, il y a quelques jours, une audience auprès d'un membre du cabinet de Monsieur Dominique Baudis, Défenseur des droits.

Nous étions reçus suite à un courrier que nous avions envoyé dénonçant le manque de structure d'accueil pour les jeunes polyhandicapés sourds, mais aussi le manque d'accompagnement des familles.

Après un entretien d'une heure et quart, nous avons compris que nous n'avions rien à faire là, que des droits, nous n'en avions pas.

En effet, la démonstration a été faite sous nos yeux d'un désengagement assumé et volontaire de l'Etat sur les questions du handicap. Voici ce que nous avons entendu : que nous étions seuls responsables – voir coupable – de ce jeune homme handicapé.

Nous avons entendu que dans les années 80, les mères des handicapés ne travaillaient pas et montaient les structures d'accueil nécessaires car, à cette époque, les parents étaient plus entreprenants. Ce qui était sous-entendu, c'est que nous ne faisons rien, et que nous attendons tout des autres (voir de l'Etat)."....

Langue des signes

Leur témoignage évoque également la diminution de la pratique de la langue des signes. Il faut savoir qu'une personne bénévole qui voudrait l'apprendre pour ensuite l'utiliser dans son métier ou sa fonction, devra dépenser une fortune pour suivre des cours. En effet, il n'y a pas d'enseignement public de la langue, celui-ci est abandonné à des organismes privés.


Témoignage des parents d'un jeune homme handicapé sur rue 89 :

http://www.rue89.com/2011/11/26/parents-dun-handicape-le-succes-intouchables-nous-inquiete-226852

26/11/2011 à 20h17
http://www.lepost.fr
2012/01/13 16:48 - BB - Version imprimable 

 Presse : « Parents d'un handicapé, le succès d'“Intouchables” nous inquiète »
 « Parents d'un handicapé, le succès d'“Intouchables” nous inquiète »

Pour ce couple à la recherche d'un centre pour leur fils polyhandicapé, l'Etat peut profiter de l'engouement du public pour mieux livrer les familles à elles-mêmes.


RÉACTIONS DE SPECTATEURS À LA SORTIE D'« INTOUCHABLES »
Une vidéo de SortiesCinema.net
Nous, parents d'un jeune homme polyhandicapé et sourd, avons obtenu, il y a quelques jours, une audience auprès d'un membre du cabinet de Monsieur Dominique Baudis, Défenseur des droits.

Nous étions reçus suite à un courrier que nous avions envoyé dénonçant le manque de structure d'accueil pour les jeunes polyhandicapés sourds, mais aussi le manque d'accompagnement des familles.

Après un entretien d'une heure et quart, nous avons compris que nous n'avions rien à faire là, que des droits, nous n'en avions pas.

En effet, la démonstration a été faite sous nos yeux d'un désengagement assumé et volontaire de l'Etat sur les questions du handicap. Voici ce que nous avons entendu : que nous étions seuls responsables – voire coupable – de ce jeune homme handicapé.

Nous avons entendu que dans les années 80, les mères des handicapés ne travaillaient pas et montaient les structures d'accueil nécessaires car, à cette époque, les parents étaient plus entreprenants. Ce qui était sous-entendu, c'est que nous ne faisons rien, et que nous attendons tout des autres (voire de l'Etat).

La langue des signes moins pratiquée

Certes, cela ne nous a pas vraiment étonnés. Depuis deux ans, nous cherchons un lieu d'accueil susceptible de recevoir notre fils. Il n'y a aucune place nulle part (et, en plus, la langue des signes est rarement pratiquée dans les centres de jour pour polyhandicapés).

Depuis deux ans, nous sommes témoins du désengagement progressif de l'Etat et d'un désintérêt de tous les politiques pour la question. Les crédits disparaissent ou, mieux, sont transférés vers des causes plus lucratives que le handicap : la vieillesse ou la maladie d'Alzheimer.

D'ailleurs, à l'occasion de la primaire socialiste, nous avons adressé un courrier à tous les candidats et à des dizaines de députés de gauche comme de droite... Ce courrier n'a reçu aucune réponse.

A la fin de l'entretien, et alors que nous allions partir, notre interlocutrice nous a tendu un article du quotidien Aujourd'hui sur le succès du film « Intouchables ». C'est sur cela que nous nous sommes quittés.

Ce film est un merveilleux filtre de la réalité

L'engouement pour ce film, qui sert même de modèle dans les plus hautes sphères de l'Etat, pose quelques questions que nous voudrions aborder ici.

Pourquoi ce film a-t-il autant de succès ? Avançons quelques hypothèses.

Tout d'abord le film raconte l'histoire d'un homme riche, travaillant dans le luxe, qui se retrouve arrêté dans sa course et paraplégique. Le public adore. Il peut s'identifier, se dire que cela peut arriver à tout le monde...

Inutile de vous dire que jamais ce film n'aurait pas eu autant de succès si l'handicapé l'avait été de naissance (ça, ça n'arrive qu'aux autres).

Ensuite il est riche, donc il peut se payer l'aidant qu'il veut, celui qui le fera vibrer et lui permettra toutes les folies dont il rêve. Là aussi, sa richesse plaît, elle soulage. Car, qui voudrait voir ou savoir que les handicapés sont, dans la réalité, maintenus en dessous du seuil de pauvreté ?

Pour conclure, il nous semble, sans pour autant nier le plaisir que certains peuvent y prendre, que ce film est un merveilleux filtre de la réalité. Une ode aux « soignants-naturels » que l'Etat rêve de voir proliférer pour mieux se désengager. Un filtre qui donne bonne conscience et qui permet au spectateur de ne pas voir ce qui se trame en coulisse.

Car, même si le film raconte une partie d'une histoire vraie (j'imagine que cet homme a souffert, même si cela n'est guère montré) la réalité d'un très grand nombre de personnes handicapées est tout autre : précarisation, absence de structure d'accueil, isolation, dépression.

26/11/11
http://www.rue89.com
2012/01/13 16:43 - BB - Version imprimable 

 Presse : Soutien pour les sourds et malentendants
 SAINT-MARCEL
Soutien pour les sourds et malentendants

ympathique réception samedi à l’agence locale du Crédit mutuel au cours de laquelle Laurent Jover, directeur, a remis un chèque de 1 000 € à Dominique Bachelet, présidente de l’Association promotion langue des signes (APLS), en présence de membres de l’association et de Josie Soulier, présidente du conseil d’administration du Crédit mutuel.

« Nous avons soutenu chaque manifestation de l’APLS et cela a créé des liens. Nous continuerons à soutenir tous leurs projets, qu’ils soient locaux ou départementaux. Ce chèque est partagé entre la caisse locale et la commission départementale à laquelle j’avais soumis le dossier. C’est très important pour nous d’aider l’APLS », indiquait Laurent Jover. Des propos confirmés par Josie Soulier qui ajoutait : « Nous avons mené également des actions avec les sourds lors du Festiludis, cela restera un merveilleux rapprochement ».

Dominique Bachelet a remercié le Crédit mutuel pour son soutien et expliqué le rôle de l’association. Celle-ci a pour but de faire découvrir la langue des signes et de proposer des cours d’initiation à cette langue. « Je souhaite développer des actions auprès des personnes entendantes (expliquer ce qu’est la surdité et changer le regard du monde) et développer des actions vis-à-vis des personnes sourdes (accessibilité à tous les services, la culture, l’éducation) », a commenté la présidente de l’APLS.

le 25/11/2011 à 05:00 par J.-j. v. (CLP)
http://www.lejsl.com
2012/01/13 16:39 - BB - Version imprimable 

 Presse : Handicap – Travailler avec le secteur « protégé et adapté »
 Handicap – Travailler avec le secteur « protégé et adapté »

Les PME de plus de 20 salariés sont souvent dans l’incapacité notoire de respecter les 6 % d’effectifs handicapés imposés par la loi. Mais la possibilité leur est offerte de travailler avec le secteur protégé et adapté – jusqu’à 3 % – pour faire d’une pierre trois coups : diminuer sa contribution, externaliser certaines tâches et accomplir une action citoyenne.

Mais pour que ces prestataires particuliers deviennent une alternative équivalente à un fournisseur classique, avec son lot d’opportunités, des efforts doivent êtres entrepris dans la prise de connaissance des compétences proposées.?Et dans les durées de contrats de fournitures, de sous-traitance ou de mise à disposition de personnel.

Petite devinette : je m’occupe de gestion logistique des capsules Nespresso, j’interviens dans la chaîne de conception des câblages du TGV pour Alstom, je joue un rôle dans l’élaboration de boîtes de vitesse de PSA, je gère des pans entiers du courrier d’Air France, de la SNCF ou de Suez ; qui suis-je ? Mon ubiquité est digne d’un grand conglomérat, et pourtant je ne suis “que” le secteur adapté et protégé. Bien loin de l’image misérabiliste véhiculée par le passé – bien que les clichés aient la vie dure – les 1 400 établissements et services d’aide par le travail (Esat, ex CAT) emploient 115 000 personnes et les 600 entreprises adaptées (EA) 30 000 personnes.

“Plus de 1 000 métiers sont représentés dans ce secteur sous-estimé. Peu de monde sait par exemple que la société de verrerie cristallerie d’Arques, devenue aujourd’hui le groupe mondial Arc International, a son atelier dans le secteur adapté” avance Emmanuel Chansou, directeur exécutif du Réseau Gesat (Groupement national des établissements et services d’aide par le travail), qui vient d’organiser le salon du secteur protégé et adapté les 8 et 9 novembre. Une montée en puissance qui gagne à être connue auprès des entreprises, au regard des obligations toujours plus pressantes et nombreuses auxquelles elles sont soumises.

De handicapés au travail à travailleurs handicapés
Au fil des ajouts et mises en application, la loi handicap instaurée en 2005 aura eu le mérite d’attirer pleinement l’attention des dirigeants des entreprises de plus de 20 salariés. Leur obligation d’employer au moins 6 % de salariés handicapés – un pourcentage qui est le fruit d’un deal passé entre le Président Jacques Chirac et les associations – a changé la donne.

“Elle a modifié la logique, de handicapés au travail à travailleurs handicapés. Auparavant, la personne seule portait le handicap. Maintenant il faut que les acteurs trouvent ensemble la bonne adéquation” campe Alain Gisselbrecht, directeur conseil chez Handiexperh, une structure issue du monde associatif qui, suite à la loi de 2005, s’est transformée en cabinet de conseil aux entreprises.

Une quête d’équilibre d’autant plus motivée que depuis le 1er janvier 2010, le dirigeant récalcitrant voit sa contribution à l’Agefiph (Association pour la gestion du fonds du développement pour l’insertion professionnelle des handicapés) fortement majorée. La pénalité, versée au Trésor Public, est désormais de 1 500 fois le Smic horaire par bénéficiaire manquant, majorée de 25 %.

Des entreprises qui ne sont pas pour autant acculées. D’autres leviers sont à leur disposition. Les frais d’actions de sensibilisation peuvent être compris dans ces 6 %. De même, la conclusion de contrats de fourniture de sous-traitance ou de prestations de service concède à l’employeur une exonération partielle de son obligation d’embauche (jusqu’à 3 %).

La panoplie est large : embauche, sensibilisation ou emploi indirect par les 2 000 établissements spécialisés et divers présents sur tout le territoire : d’une part les Esat, établissements médico-sociaux réservés aux personnes handicapées régis par le code de la santé et de la famille, d’autre part les EA, entreprises à part entière comportant au moins 80 % d’effectifs handicapés, régies par le code du travail. Un ensemble de leviers qui commencent à être connus, et pas seulement des grands groupes.

Selon le baromètre Handiexperh-Humanis (*), 68% d’entre elles ont eu recours à la sous-traitance auprès du secteur protégé et adapté en 2010, soit deux fois plus qu’en 2008. 90 % ont déjà entendu parler du dispositif, mais seulement 50 % le connaissent dans le détail. “Elles savent généralement ce qu’est le secteur, mais ont besoin d’éclaircissements quant à la phase plus concrète de prestation”, complète Alain Gisselbrecht.

Dans une phase avancée, les directeurs des services généraux, de plus en plus interpellés sur le sujet du handicap par les DG, sont en recherche d’expertises et d’outils pour signer des partenariats avec le Gesat et mettre en place d’éventuelles collaborations dans une multitude de domaines : logistique, conditionnement, production industrielle, informatique, services à l’industrie, gestion de l’environnement…

Les domaines d’intervention les plus classiques et connus sont les plateaux-repas, déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), la blanchisserie, l’imprimerie, les fournitures de bureaux, le bois. Mais de nouveaux secteurs à plus forte valeur ajoutée sont maintenant développés, comme la dématérialisation des documents. Olivier Tilman, directeur financier de Stokomani, une société de distribution de marchandises déstockées comportant 40 établissements, a pu remplir son quota au siège social dans des métiers administratifs avec quelques aménagements, quand la même démarche s’est révélée être une gageure dans les différents magasins d’une vingtaine de salariés chacun : “ces sites s’étendent sur 1 000-2 000 mètres carrés et nous avons besoin d’une polyvalence des employés. Une vendeuse en rayon peut devenir caissière à un temps de grande affluence. Nous avons dû cesser des expériences avec des personnes handicapées. La principale difficulté consiste à bien analyser les différents postes que nous proposons pour voir s’il y a adéquation avec le profil de ces personnes”.

Le levier de la sous-traitance auprès d’Esat a donc été actionné, pour le nettoyage des locaux, l’entretien des espaces verts, et, plus important, pour la manutention et l’étiquetage des marchandises. “Le déstockage de produits dans les domaines de l’hygiène-beauté, le textile, les jouets ou les équipements de la maison nécessitent une préparation et une valorisation pour qu’ils puissent être vendus l’année suivante” explique Lucien Tourat, responsable moyens chez Stokomani.

Les PME s’aperçoivent ainsi qu’elles peuvent, sous certaines conditions, solliciter le secteur protégé et adapté pour des tâches non négligeables dans leur chaîne de valeur. “Grosso modo, les métiers se répartissent pour un quart dans les services, un quart dans la sous-traitance industrielle, un quart dans le conditionnement et la logistique, et enfin un quart dans les activités diverses et variées (artisanat,…)”, énumère Emmanuel Chansou. En outre, ce genre de collaboration fait appel à l’humain, “que le climat favorable des entités familiales peut faciliter” observe Olivier Tilman, qui vient de signer un accord avec le Gesat afin qu’il accompagne les ouvertures de nouveaux magasins sur le territoire à l’avenir.

Ecran judéo-chrétien persistant
Alors que cette sous-traitance diminue ou supprime la contribution des entreprises, peut créer de la valeur et donne de l’activité aux Esat et EA, des réticences subsistent pourtant. L’image misérabiliste se trouve encore à l’esprit de nombreux dirigeants qui ne se figurent pas encore la diversité des situations de handicap et des compétences. “Les Esat sont souvent assimilés uniquement au rempaillage de chaises ou aux fournitures de bureaux” déplore Emmanuel Chansou.

Pourtant, certains font par exemple de la traduction et emploient donc des personnes bac+4 ou bac +5. “Nous avons mis en place une déchetterie pour favoriser le recyclage des plastiques, papiers et cartons. Deux membres de l’équipe chargée du tri sélectif sont handicapés ; et parfois, les postes occupés sont hautement qualifiés, comme celui de notre adjointe des moyens généraux” relate Olivier Tilman. La plupart des postes des entreprises sont concernés. D’ailleurs, seulement 15 % des personnes handicapées le sont de naissance, les autres le deviennent par les accidents ou la maladie.

“Les avantages dont bénéficie le secteur adapté et protégé devraient d’ailleurs être étendus aux travailleurs indépendants handicapés. Juristes, comptables ou encore graphistes sont oubliés” précise Didier Roche, fondateur non voyant d’Ethik Investment (cf. encadré).

Le baromètre Handiexperh Humanis confirme l’a priori négatif, montrant que les entreprises ne se placent généralement pas dans une logique “normale” d’achat. “Elles considèrent d’abord ce recours comme un acte citoyen (70 %), puis trouvent là un moyen de baisser leur contribution Agefiph (57 %), enfin, loin derrière, elles s’intéressent au service/produit et à sa qualité” retrace Alain Gisselbrecht. Les dés de la relation business sont donc encore bien souvent pipés, ce qui n’encourage pas à creuser les partenariats.

“Le handicap est encore perçu sous le prisme judéo-chrétien, avec charité et même culpabilité. Le secteur associatif le ravive chaque fin d’année lorsqu’il s’agit de donner de l’argent. Le handicap est considéré comme un boulet. Nous essayons d’aller à l’encontre de ces considérations, de montrer qu’il est possible de créer de la valeur”, insiste Didier Roche. Une résistance culturelle que rencontre aussi à sa manière Séquences clé production, une EA de six salariés, spécialisée dans le domaine de la production audiovisuelle, née de la rencontre entre Axel Nilsson, producteur de film depuis 30 ans et Dorine Bourneton, célèbre pilote d’avion paraplégique.

“Nous réalisons des films pour les entreprises et la télévision, en nous alignant sur la qualité et les prix du marché, avec des salariés handicapés polyvalents entre les postes : montage, infographie,…”, décrit Guy Soubigou, directeur de production. Pourtant, ses clients comme SFR, Bouygues, Sanofi, Orange ou la Société Générale, ne les font travailler que sur des sujets qui ont trait au handicap. De plus, leur interlocuteur au sein de ces groupes est généralement beaucoup plus le responsable handicap que le directeur de la communication. L’enfer est pavé de bonnes intentions, et les bons sentiments peuvent parfois freiner ou même entraver la relation business. “Lorsque l’on réduit l’individu à son handicap, on fait écran à toutes les compétences dont il dispose” déclarait récemment Louis Bisson, directeur de l’action sociale de Vauban Humanis, groupe Humanis.

Esat et EA, la mue ignorée
Le secteur protégé et adapté a de son côté son lot de difficultés, dues à une triple mutation. Premièrement le type de handicap accueilli depuis 2005 a évolué. “Les entreprises ont fait des efforts et ont embauché les plus aptes à évoluer dans le secteur ordinaire. Les compétences ont donc évolué dans les Esat, où la déficience mentale est devenue le handicap majoritaire” souligne Emmanuel Chansou. Deuxièmement, la notation extrafinancière, les exigences plus accrues des consommateurs et des salariés, mais aussi le durcissement de la loi, ont fait exploser le nombre de clients du privé (cf. chiffres clés).

“La filière a été touchée par la crise, mais les effets ont été compensés par ceux de la loi. Les demandeurs de prestations ont été plus nombreux, ce qui représente un véritable enjeu de modernisation et d’adaptation pour les Esat et EA” soutient Alain Gisselbrecht. Ainsi, quand les magasins Stokomani ouvrent à 10 heures du matin, il faut qu’ils soient nettoyés et secs lorsque les premiers clients arrivent.

Or “certaines structures d’Esat ne sont pas encore adaptées et ne peuvent envoyer une équipe à 7 heures” illustre Lucien Tourat. Troisièmement, l’économie française se transforme, l’industrie recule quand les services prospèrent, entraînant son lot de bouleversements sur le secteur protégé et adapté, qui doit revoir son portefeuille d’activités. “Il doit adapter son organisation, acquérir du matériel, multiplier les formations, être à même de se regrouper pour formuler des réponses conjointes aux appels d’offres de gros clients multi-sites” insiste Emmanuel Chansou.

Et surtout, faire connaître cette mue. Pour Alain Gisselbrecht, “les Esat et les EA n’ont pas encore les bons discours pour s’adresser aux véritables décisionnaires que sont les DRH et DG, comme l’indique le baromètre”. Le baromètre démontre pourtant que 95 % des entreprises ayant recours à la sous-traitance se déclarent satisfaites de la réactivité des Esat/EA, des prix, de la disponibilité et des délais de livraison.

Le handicap créateur de valeur
La persistance de la collaboration permet de passer outre ces nombreux écueils. “Les contrats de long terme permettent une meilleure insertion des personnes handicapées qui trouvent leurs marques, mais aussi un échange continu et indispensable d’informations”, soutient Emmanuel Chansou. Ainsi la durée permet de lever les incompréhensions. “Dans un de nos magasins, le personnel n’est pas réceptif au handicap de personnes qui ont souvent la sensibilité exacerbée et attendent une vraie reconnaissance. Les employés piétinent par mégarde le sol mouillé ou y jettent des cartons. Nous allons organiser une rencontre pour y remédier” illustre Lucien Tourat.

Une collaboration étendue sera aussi synonyme d’opportunités futures pour les deux parties. Les nouveaux développements de l’entreprise ou la montée en gamme et en compétence de l’Esat seront connus. Les entreprises clientes achètent majoritairement des prestations liées au secteur de la bureautique et de l’informatique, de l’entretien des locaux et des espaces verts, ou encore de la logistique et du conditionnement.

Des activités classiques qui arrivent pour certaines à maturité, alors que de nouvelles offres comme celle des cadeaux d’affaires, de l’événementiel, de l’industrie graphique ou encore des appels téléphoniques sont connues et pourraient être étoffées par des Esat parfois capables d’innovation, de proximité et d’artisanat élaboré. Enfin, des partenariats plus longs et étoffés peuvent donner lieu, en plus des contrats de fourniture ou de sous-traitance, à un troisième type d’accord : la mise à disposition dans l’entreprise de travailleurs handicapés, encadrés par des éducateurs spécialisés mais aussi des professionnels du métier qui se forment à ce genre de management.

Selon le baromètre, 25 % des entreprises y ont eu recours, 33 % sont intéressées. Les obligations légales sont assurément lourdes pour les PME, mais elles ont mis le pied à l’étrier à ce genre de partenariats qui peuvent s’avérer plus fructueux que prévu pour les deux parties. A condition de s’inscrire dans la durée.

Travailleur handicapé
Intégré de manière productive ou subventionné et cantonné ?

Les personnes handicapées ont-elles vocation à être coûte que coûte intégrées dans la sphère ordinaire ? Vaste question qui est loin d’avoir été tranchée par les organismes et associations d’accompagnateurs, malgré les déclarations de l’Agefiph, l’association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle. “Esat et EA constituent une bénédiction pour nombre de travailleurs handicapés qui y feront leur carrière. Mais certains n’ont selon moi pas un handicap suffisant pour évoluer dans ce secteur”, soulève Didier Roche, fondateur d’Ethik Investment. Le but de cet entrepreneur non voyant est de changer la vision du handicap.

“J’aurais pu supprimer 50 % de charges en fondant un Esat, mais c’était aller à l’encontre de mes convictions”, insiste-t-il, convaincu que le handicap peut être intégré de manière productive dans l’économie sans être subventionné, ni cantonné à des postes particuliers. Le restaurant “Dans le Noir”, où les clients sont guidés par des serveurs aveugles, ne rencontre pas seulement un vif succès rue Quincampoix à Paris, mais aussi à Londres, Barcelone et bientôt New York.

“Nous ouvrons des franchises à Moscou, Saint Petersburg. De même, nous avons inauguré un spa “Dans le Noir” rue Montmartre, et allons faire de même à Londres ou Kiev”, relate celui propose aussi des services événementiels aux entreprises : dégustations, team building, ateliers parcours, initiation à la langue des signes,… Certaines marques comme Starbucks, l’Occitane ou Louis Vuitton font aussi appel à cette société pour démontrer la qualité sensorielle supérieure de leurs produits.

Enfin la branche Ethik Management se charge de conseiller les entreprises dans le management de personnes handicapées. Les effectifs sont pourtant en grande partie constitués de salariés handicapés, y compris à des postes de direction comme les services généraux. De nombreuses voix s’élèvent pour prôner avant tout l’immersion de ces salariés dans le secteur ordinaire.

“Quand j’interviens devant un parterre de managers, je leur explique que l’exercice consiste comme toujours à faire de la compensation. Quand certains collaborateurs valides ne savent pas réaliser une tâche, nous pallions ce manque. Le même principe doit s’appliquer aux salariés handicapés. Le sourd bénéficiera par exemple d’un système de traduction,… Je suis anglo-saxon dans mon approche, il s’agit de tirer le meilleur du collaborateur et de compenser ses manques”, insiste Didier Roche. Des pays comme la Belgique, l’Angleterre ou l’Allemagne n’ont pas opté pour les obligations et pénalités pour les entreprises faisant émerger un secteur protégé et adapté ; en revanche, la mise à disposition de personnes handicapées dans les entreprises est plus commune. Elle est par exemple orchestrée outre-Rhin par les filières industrielles comme l’automobile ou la chimie.

“Des structures sont montées sur sites, chez le client”, décrit Alain Gisselbrecht, directeur conseil chez Handiexperh. En Italie, l’activité est organisée autour des coopératives. En Angleterre le mécanisme ne fonctionne pas bien à cause de la crise, “mais aussi parce qu’on a trop voulu, dans une vision toujours libérale, le rapprocher de la sphère ordinaire”, souligne Emmanuel Chansou, directeur exécutif du Réseau Gesat. En France aussi, cette pratique fait son chemin.

“Nous allons travailler avec un Esat pour envoyer des personnes handicapées chez nos clients, afin qu’elles assurent l’accueil. Nous avons accompli cette démarche à la demande d’un client et reproduirons certainement l’expérience si elle s’avère concluante”, raconte Emilie Garnier Vivien, chargée de mission handicap au sein de l’agence Pénélope. La diversité des handicaps et des degrés de handicaps semble empêcher de mettre au point un cadre strict et unique.

Etudes supérieures
Plafonds de verre inattendus

A la question “dans votre stratégie visant à favoriser l’embauche de personnes handicapées à haut potentiel sur des postes à valeur ajoutée au sein de votre entreprise, diriez-vous que le recrutement assuré par les grandes écoles en amont est satisfaisant ?” de l’observatoire annuel de Passerelle ESC réalisé par l’Ifop en novembre 2010, 80 % des 202 recruteurs répondaient par la négative.

Pourquoi cette population n’a-t-elle pas franchi dans des proportions normales les portes des grandes écoles ou de l’université ? L’association Passerelle ESC, qui représente 17 écoles, s’est attelée au problème et a tenté de le résoudre pour favoriser la diversité dans ses rangs. “Nous sommes partis de la feuille blanche. Tout d’abord, nos études sont venues confirmer ce que nous avaient annoncé les entreprises : beaucoup d’étudiants ne déclarent pas leur handicap. Ainsi, à Grenoble, 50 n’avaient pas fait la démarche”, avance Jean-François Fiorina, président de passerelle ESC et directeur de l’ESC Grenoble. Deuxièmement, plus étonnant, les parents calment souvent les ardeurs de leurs enfants enthousiasmés à l’idée de poursuivre leur cursus.

“Nous avons déjà introduit un concours passerelle à diversité sociale, “Ascension Sociale”, en recrutant au niveau Bac, puis en faisant suivre aux sélectionnés 2 ans d’études en BTS ou IUT pour ensuite intégrer l’ESC. Le même dispositif initié pour le handicap, s’est avéré plus poussif à cause des parents qui craignent l’échec et la fausse joie de leurs enfants”, confirme Jean-François Fiorina, pour qui “il faudra vraisemblablement 5 ou 6 ans pour que ce dispositif soit vraiment accepté, grâce à un travail de terrain et de pédagogie, en faisant par exemple témoigner ceux qui sont passés par là”.

En parallèle, Passerelle ESC a constitué un club d’entreprises – 11 actuellement –, qui versent 7 500 euros par an pour financer des aménagements et des bourses. De telles initiatives visent à casser le cercle vicieux : “les préjugés et la faible formation sont des phénomènes qui s’auto-alimentent. Les perspectives réduites n’engagent pas les élèves handicapés à poursuivre leurs études”, conclut Jean-François Fiorina.

(*) Baromètre “Entreprises, osez l’Esat !” auprès de 708 entreprises françaises assujetties à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés
Par Julien Tarby

Publié le 24/11/2011
http://www.lenouveleconomiste.fr
2012/01/13 16:37 - BB - Version imprimable 

 Presse : Handicap et marketing : pas très sexy la pub !
 Handicap et marketing : pas très sexy la pub !

Résumé : Handicap et marketing était encore un mariage improbable il y a quelques années. Le handicap, c'est le " parent pauvre " de la pub, aussi bien institutionnelle, associative que grand public. Comment lui redonner un peu d'éclat ?
 
La sanction tombe ! « La com dans le milieu associatif, ce n'est vraiment pas terrible ! ». C'est Franck Hourdeau, directeur associé de l'agence Mediaprism, qui lance ce pavé dans la marre, à l'occasion du colloque "Marketing et handicap" organisé le 17 novembre 2011 par Hanploi en partenariat avec le Celsa (grande école en journalisme et communication).

Quoi, pas sexys les pubs des associations de personnes handicapées ? Et d'insister « S'il y a un milieu qui est à la dérive, publicitairement parlant, c'est bien le handicap ! Il n'existe pas de grandes associations internationales de personnes handicapées, comme c'est le cas pour Greenpeace ou Médecins sans frontières (il oublie quand même Handicap international !). Alors on reste sur des campagnes très nationales, ce qui réduit le champ des moyens et des idées !
Lorsqu'Amnesty international tourne un spot, elle peut espérer les meilleurs réalisateurs et les plus beaux mannequins. Gratuitement ! Pour le handicap, vous ne trouverez même pas un photographe haut de gamme. »

Ce à quoi nous sommes tentés de répondre : évidemment, le handicap, ce n'est pas toujours très glamour. Mais il y a indéniablement du vrai dans ce constat. Et d'enfoncer le clou : « Quant à la communication interne, elle est vraiment moche ! Trois mots et une pauvre photo... Il n'y a vraiment rien de spectaculaire. ».

N'en jetez plus, Franck ! Vous allez finir par fâcher l'assemblée. Qu'à cela ne tienne, il repart au combat avec un argument plutôt inattendu : « 90 % du budget communication des associations est destiné à collecter des fonds, alors vous pensez bien qu'elles n'ont pas forcément intérêt à embellir l'image de la personne handicapée car, sinon, les donateurs risquent de se faire rares. C'est l'effet Téléthon ! La petite fille en fauteuil roulant. Une communication émotive et restrictive. » Et pourtant, même ce parent pauvre est capable de susciter des jalousies.

La municipalité de Poitiers, suite à une campagne de pub en faveur de l'emploi des travailleurs handicapés, a été prise à parti par des employés « valides » qui lui reprochaient « d'en faire un peu trop pour les « handicapés » ». Il a suffi d'un seul argument pour apaiser les jalousies : « 85 % des situations de handicap surviennent après 16 ans. Si demain vous devenez handicapé, on fait quoi pour vous ? »

Les entreprises, une communication à plusieurs niveaux

Qu'en est-il maintenant des modes de communication choisis par les grandes entreprises françaises pour remplir les objectifs de leur mission handicap ? Pendant la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées, en novembre, les encarts publicitaires ont inondé les revues spécialisées et autres hors-série du Parisien ou de 20 minutes consacrés à « Emploi et handicap ». Comme autant de bouteilles jetées à la mer pour convaincre les travailleurs handicapés de rejoindre leurs rangs... Si toutes les entreprises concernées manifestent une réelle volonté de communiquer sur le sujet, on remarque une nette différence sur la stratégie employée pour évoquer la question du handicap. Propos frontal ou verbe plus subtile.

Une étude menée par deux maîtres de conférences du Celsa, Valérie Jeanne-Perrier et Julien Tassel, passe au crible les affiches éditées par une quinzaine de missions handicap. Elle porte un nom qui en dit long « Cachez ce handicap que je ne saurais voir ! ». Son analyse révèle que le marketing du handicap est tout un art !

Certains, comme Monoprix, Areva ou la Banque populaire ont recours à la métaphore. Le handicap est seulement suggéré, et on ne comprend le message qu'après avoir décodé le texte. Ce sont les partisans de la « méthode douce ». Mais ne faut-il pas avoir la force d'appréhender une terminologie pour la dépasser, être capable de dire au public que la différence n'est pas un drame ?

Vient ensuite l'école des « symboliques », qui franchissent une étape supplémentaire en ayant recours à un pictogramme ou une image, modes de compréhension universels, par exemple un fauteuil roulant ou un chien d'assistance. La tonalité de la composition est euphorique, ponctuée de couleurs vives qui donnent une image positive de la personne handicapée. C'est l'option choisie par la SNCF.

Il y a enfin la sphère « figurative » ! On rentre dans le vif du sujet, sans détour ni dissimulation. BNP ou la Société générale mettent au premier plan une prothèse ou une personne en fauteuil roulant ! Cette option, sans détour, manifeste la nature des engagements : volonté d'ouverture, ambition de transformer les comportements, d'effacer les stigmates... Plus de risque pour autant ?

Halte aux discours, des preuves !

Les entreprises ont tout intérêt à plus d'audace, en évitant les filtres et conventions qui embrouillent le message. Parler de « signature d'accord » ou de « maintien dans l'emploi », c'est un discours de spécialiste. Trop compliqué ! Ces campagnes s'adressent prioritairement aux personnes concernées, les travailleurs handicapés, qui se contentent de mots simples et surtout d'offres concrètes. Or les nobles sentiments et le paternalisme sur papier glacé leur laissent parfois peu de place, et limitent leur implication en tant qu'acteur. « Cela me rappelle le slogan « Touche pas à mon pote », explique Rokhaya Diallo, journaliste. Il sous entendait que le « pote » en question avait besoin d'être protégé alors que c'était à lui d'être au cœur de la communication et de s'exprimer ». Les « Ni pauvre ni soumis ! » l'ont bien compris.

Quand certaines campagnes manifestent un réel engagement social et sont capables de scander (et de prouver ?) « Le handicap est une force », d'autres ne seraient peut-être qu'une vitrine, une démarche qu'on mène au mieux par acquis de conscience, au pire par obligation. Le slogan le plus efficace, le plus transparent, ne serait-il pas : « Travailleurs handicapés, 10 postes à pourvoir. On vous attend ! ». Ni métaphore, ni précaution, ni discours. Des actes, des preuves ! Au lecteur de se faire une opinion : quelle émotion, quelle efficacité, quels faux semblants ? C'est un petit jeu somme toute intéressant... Mais pas toujours facile à décrypter. La réponse vient en partie d'une participante qui s'empare du micro lors du traditionnel jeu des questions- réponses : « Je ressens une véritable overdose de bonne volontés. Je me pose la question de l'efficacité de ces messages. Au final, quels bénéfices pour nous, travailleurs handicapés ? Il faudrait avant tout convaincre les propres managers de ces entreprises qu'ils ont un rôle à jouer au niveau sociétal. Un film comme « Intouchables » nous fait 100 000 fois plus de bien que toutes ces campagnes de pub "corporates". » Ah, les miracles...

Mais cette année 2011 serait-elle celle de tous les possibles ? A défaut de révolution, des évolutions remarquables puisque certaines grandes marques ont choisi de miser sur le handicap. C'est le cas de Thierry Mugler qui, pour son parfum A Men, met en lumière Oscar Pistorius, athlète amputé, ou encore L'Oréal qui affiche une top modèle sud-africaine elle aussi amputée des deux jambes. Plus récemment, la marque de lunette Krys fait d'un jeune homme en fauteuil roulant son égérie. Dernière en date, la boisson Red bull. On vous fait le pitch : un motard sur un circuit cross, intrépide, il prend tous les risques. Il enlève son casque ; c'est une femme, carrément jolie, et qui délivre son message... en langue des signes. Qui a prétendu que le handicap n'était pas une force de vente, qu'il ne ferait jamais rêver ?

http://informations.handicap.fr
2012/01/13 16:36 - BB - Version imprimable 

News 1 à 10 sur 373  << · <  · 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20  ·  > · >> 

2003 - 2010© bbnewscom