Des parents d’enfants sourds et malentendants créent leur association
L’association LPC (langue française parlée complétée), installée à Saint-Paul, a été créée le 14 février dernier par Joëlle Darid, présidente, Pascaline Hoï, vice-présidente et d’autres parents d’enfants sourds et malentendants. Une association qui, parce qu’elle croit aux bienfaits et à l’intérêt du code LPC, souhaite le développer et le promouvoir, accueillir les familles, les soutenir et les guider en répondant à leurs attentes, le tout par le biais de rencontres. “La pratique du code LPC est importante pour l’enfant sourd car la langue des signes n’est pas suffisante. Grâce aux configurations des doigts et aux positions de la main, cet outil permet de visualiser tous les phonèmes de la parole. Ce qui privilégie une meilleure maîtrise de la langue française pour l’enfant et par la suite une meilleure intégration et réussite scolaire”, explique la présidente de l’association qui affirme avoir vu des changements chez sa fille, Tiphaine. “Elle a eu un déclic grâce à cet outil. Depuis qu’elle s’est mise au code LPC, tout est allé très vite. Elle s’est mise à la lecture et est heureuse de faire des phrases en français, comme elle le dit. C’est un vrai bond en avant”. Soutenue par des professionnels, en plus de proposer un outil de communication performant, l’association tient à offrir aux familles un véritable soutien. Elle souhaite par la suite organiser des stages d’été, susciter des vocations chez les jeunes (promouvoir le métier de codeur), faire venir un formateur dans l’île... Des projets en pagaille pour cette toute jeune association qui “y croit” et espère voir d’autres parents la rejoindre
Mise en place d'un pôle linguistique pour les jeunes déficients auditifs
(Tahitipresse) - Selon un communiqué, le ministre de l'Education, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Tearii Alpha s'est rendu au CEDOP (Centre d'Education de l'Ouïe et de la Parole), où il a annoncé la mise en place d'un pôle éducatif portant sur le projet linguistique pour les enfants et les jeunes déficients auditifs basé sur l'apprentissage de la LSF (Langue des signes française), ainsi que la création d'un internat éducatif et scolaire.
Dans la continuité du plan d'action pour la scolarisation des élèves handicapés, Tearii Alpha a annoncé la mise en place d'un pôle éducatif portant sur le projet linguistique pour les enfants et les jeunes déficients auditifs de Polynésie française basé sur l'apprentissage de la LSF (Langue des signes française), ainsi que la création d'un internat éducatif et scolaire, de type hébergement familial, pour répondre notamment aux demandes d'accueil des jeunes des archipels éloignés.
Rappelant que la socialisation et l'intégration des jeunes handicapés constitue une priorité de son ministère, Tearii Alpha a émis le souhait que " chacun apprenne ensemble à l'école à faire une vraie place aux handicapés ".
La visite du ministre de l'Education avait aussi pour but de prendre connaissance de l'état d'avancement des travaux de rénovation de la toiture et de la mise aux normes du bâtiment, réalisés pour un montant total de 20 millions, obtenus au collectif d'août 2008.
Créé en 1971, le CEDOP, est une école publique territoriale pour enfants et adolescents handicapés sensoriels, auditifs et / ou visuels, qui accueille 14 jeunes de 8 à 19 ans en permanence et 70 en suivi extérieur. Ils sont encadrés par un personnel spécialisé (15 personnes). Cet établissement relève du ministère de l'Education notamment pour le personnel, l'enseignant spécialisé, l'orthophoniste et le psychologue.
Le CEDOP a pour mission, selon un projet d'établissement axé sur l'autonomie, la communication et l'intégration, d'assurer la scolarisation, les rééducations et les prises en charge et aides spécifiques (définies dans le projet pédagogique individuel de l'élève), mais aussi de préparer l'insertion sociale et pré-professionnelle des handicapés sensoriels. En effet, les élèves sont accompagnés dans leur intégration au niveau des établissements scolaires du premier et du second degré, mais aussi des CJA.
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Blédina, du côté des mamans
Société
“Les sourds ont tout autant de compétences”
CLICANOO.COM | Publié le 6 février 2009
Ils sont artisans, chefs d’entreprises et sourds. À l’image de Jean-Jacques Laurent Guerrini, potier céramiste à Saint-André, ils sont trois à exercer les métiers de coiffeur ou de menuisier dans l’île. Des compétences qu’il compte mieux faire connaître : il a entrepris la réalisation de bustes de plusieurs personnalités de l’île.
Un touche-à-tout. Sourd de naissance, Jean-Jacques Laurent Guerrini, n’a pas pour autant baissé les bras. Les leçons, c’est plutôt lui qui pourrait les donner à bon nombre de “valides”. Âgé de 56 ans, ce Corse d’origine compte pas moins de quatorze diplômes à son actif ! Il a fait un peu tous les métiers : frigoriste, informaticien, électricien, secrétariat… Mais il a d’abord été enseignant de la langue des sourds dans plusieurs établissements de France. C’est à La Réunion, qu’il a occupé son dernier poste, au centre de la Ressource de Sainte-Marie.
Des paroles aux actes
L’heure de la retraite a depuis sonné pour ce membre de l’association des sourds de La Réunion. Mais se tourner les pouces ne faisant pas vraiment partie de ses habitudes, il a souhaité conjuguer sa passion pour la poterie et la création d’une activité. En juin 2007, il crée la société artisanale Poterie Est Réunion et reçoit une aide de l’Agefiph (Association de gestion du fond pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) pour s’équiper. Son atelier et sa boutique sont situés au 331 bis chemin Lebon, en face du club de tennis de Mille-Roches, à Saint-André. L’artisan écoule sur place sa production - toutes les pièces sont réalisées à la main et sans moulages - et dispense des cours à des enfants et à des adultes tout au long de l’année (voir par ailleurs). Récemment, l’artiste (il peint également) a eu l’envie de s’essayer aux portraits de personnalités. Après plusieurs jours de travail, il vient de terminer le buste de Paul Vergès. Demain, ce sera Nassimah Dindar, puis Jean-Paul Virapoullé… “L’idée m’est venu comme ça, pour m’exprimer, peut-être aussi pour prouver mes compétences malgré mon handicap. Une façon de montrer que je suis comme tout le monde. Les sourds, avec leurs difficultés pour communiquer, sont souvent laissés de côté. Nous sommes pourtant capables de faire tout aussi bien que n’importe qui”, commente t-il. Des paroles aux actes, Jean-Jacques Laurent Guerrini vient d’embaucher Patrick Maillot, un Salazien, sourd également, pour lui prêter main-forte afin d’assurer la production. Il recherche par ailleurs une secrétaire également sourde. Il ne voit pas de limite au handicap : “récemment, une troupe m’a fait la commande d’oudous (un instrument africain), ce qui n’est pas facile quand on est sourd, sans repères quant à la résonance de l’instrument. Quand, je l’ai remis au musicien, j’ai attendu sa réaction dans ses yeux… ». Il a souri. Jean-Jacques Laurent Guerrini aussi…
P.M.
- “J’aimerais offrir ce buste à Paul Vergès” L’œuvre pèse six kilos et a demandé 38 heures de travail à Jean-Jacques Laurent Guerrini : un buste du président du conseil régional, Paul Vergès. L’idée lui est venu comme ça : faire le portrait de personnalités de la Réunion. Il a débuté celui de la présidente du Département, Nassimah Dindar. Ce sera ensuite au tour du sénateur, Jean-Paul Virapoullé. Des bustes en pure terre, vernis, nés d’une longue observation de clichés et à la télévision “pour cerner les attitudes”. L’artiste a notamment relevé “une cicatrice au-dessus du sourcil droit” ; mais également une tendance “à baisser la tête, j’ai décidé de la redresser avec le regard tourné vers l’avenir”. Aujourd’hui, ce buste, il souhaite l’offrir au président de la Région et profite de nos colonnes pour lui lancer un appel. L’occasion de faire entendre haut et fort les compétences des sourds de la Réunion.
Cours pour enfants et adultes
SI l’artisan produit toute une série d’objets, des assiettes aux cache-pots, des vases aux abat-jour, des porte-encens aux mains de sel (pour garder ce dernier au sec), Jean-Jacques Laurent Guerrini s’est spécialisée dans les cours de poterie (il est diplômé en poterie céramique) pour les enfants et pour les adultes. Mais pourquoi inscrire ses enfants à des cours de poterie ? “Elle permet un certain développement de la géométrie, de la manipulation, de la patience, du toucher”, répond l’artisan. Une technique ancestrale, porteuse de valeurs dont un certain retour au naturel, aux choses simples en ces temps du tout informatique. Les cours sont dispensés tout au long de l’année, ouverts à tout public, porteur de handicap ou non. “Souvent, quand les enfants rencontrent pour la première fois un sourd, ils posent des questions, puis tout se passe très bien”, confie l’épouse de l’artisan
- Renseignements : 02 62 46 31 09 ou http://poterie-est-reunion.artblog.fr. Tarifs : de 10 euros l’initiation à 50 euros pour un mois (enfant), 25 euros pour les adultes (initiation).
Ils ne parlent pas, n’entendent pas mais font fi de leur handicap. Avec leur bébé, ils renvoient l’image d’une famille heureuse qui affronte la vie sans se poser de questions.
C’est l’histoire d’un rayon de soleil, d’un concentré de bonheur et du fruit d’un amour très fort et intense… Elle s’appelle Shivanee et depuis son arrivée au monde le 28 avril 2008, ses parents, Smita et Meetrassen Succaram, tous deux sourds-muets, sont comblés. Les fêtes de fin d’année avec leur petit «miracle» ont été tout simplement magiques. Pour les amoureux, 2009 ne peut qu’être merveilleux avec leur bébé à leurs côtés.
«Ils ne ratent pas une occasion de montrer leur bébé. Ils en sont très fiers et tout leur monde tourne depuis autour de ce petit bout de chou», raconte Jaysen, le grand-père paternel de la petite, tout aussi fier de sa belle Shivanee qui, contrairement à ses parents, est, une entendante.
Bref, c’est un véritable conte de fées que vit cette petite famille de la route Palma, à Quatre-Bornes. Tout a commencé avec la rencontre, en avril 2007, de Smita et Meetrassen, un technicien informatique. «Ils se sont vus pour la première fois lors d’une rencontre pour malentendants. Ils ont appris à se connaître puis, petit à petit, l’amour a pris place dans leur cœur», poursuit Jaysen qui se souvient aussi du magnifique mariage de son fils : «Ils ont eu une très belle cérémonie et les festivités se sont déroulées sur plusieurs jours.»
Depuis, le couple s’attelle à construire son foyer : «Ils sont indépendants et très débrouillards. Si quelqu’un les croise, ils n’arriveront pas à distinguer qu’ils souffrent d’un handicap. Ils sortent ensemble et font des choses que tous les couples font habituellement.»
Aujourd’hui, la petite Shivanee est venue compléter le bonheur des amoureux : «Ils sont des parents exemplaires et ont beaucoup d’amour pour leur petit bout de chou. Ils se mettent en quatre pour l’élever et lui donner tout ce dont elle a besoin pour bien grandir», confie le grand-père.
Le bonheur des Succaram est d’autant plus grand que Shivanee est la première petite-fille de la famille : «J’ai deux fils et je suis moi-même issu d’une famille de cinq garçons. Je ne vous cache pas notre joie lorsque la petite est venue agrandir notre famille…» Une petite dont le sourire fait chavirer le cœur de tous ses proches.
La messe de la veillée de Noël célébrée à l’église nouvellement réhabilitée de Notre-Dame du Bon Secours à Quartier-Français à Sainte-Suzanne (voir le Jir du 24 décembre) s’est déroulée dans les meilleures conditions, grâce notamment aux paroissiens qui l’ont préparée depuis de nombreuses semaines.
De la première seconde à 20h15 tapantes, jusqu’à la bénédiction finale par Mgr Gilbert Aubry, diffusées en direct sur Télé Réunion et sur les ondes de Radio Arc-en-ciel, tout a été réglé comme sur du papier à musique. À commencer par les chants lithurgiques assurés par la chorale, la cérémonie des offrandes magnifiquement orchestrée et le déroulement général de la messe. Sans oublier la crèche, présentée “dans un écran de télévision”, avec une mappemonde en toile de fond et la carte de la Réunion sur laquelle la Sainte Famille a été installée. On notera aussi que la messe, présidée par Mgr Aubry assisté du père Daniel et du Diacre Jacky Thévanet a été traduite en langue des signes pour les personnes mal-entendantes qui pouvaient alors participer pleinement à la célébration. Dans son homélie, intercédée par le chant Gloria in excelsis Deo, l’Évêque de la Réunion a invité les parents à donner l’exemple auprès des jeunes, plus vulnérables, aux attraits de la société de consommation : “Découvrez la simplicité et la sobriété”. A bon entendeur !
A quelques heures de ses funérailles, à peine retrouvée l’île natale, Arnaud Dormeuil, tellement présent dans son absence, a réussi à souder autour de lui et de ses pensées le plus étonnant des maillages en partage, la plus atypique des mosaïques, orchestrant à sa façon, et de sa vie, une Réunion vibrante d’harmonie.
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Famille, artistes, voisins, amis, gramounes, enfants, habitants de toute l’île, jusqu’au volcan qui s’est réveillé à l’heure de sa veillée, tous, nous avons salué au fil des heures du jour et de la nuit ce grand homme qui sait comme personne faire l’unanimité autour de son rire, de son énergie, de son art, du piment de ses mots. Gaillard, fragile aussi... Le symbole à lui tout seul d’un petit pays dont les marmailles la cour aussi bien que les musiciens les plus réputés, Danyel, Gilbert, Meddy,Thierry, Jean-Luc et les autres, par centaines et milliers, pour la veillée, ont célébré l’âme. Comme un concert inédit rythmé par la magie qui, de la douleur, sait extirper du bonheur. Arnaud, l’ami, a attisé le feu de la poésie. Ils ont dit...
Ringo Loco ( Fred Elisabeth)
“On se faisait la comédie chaque fois qu’on se voyait ! Arnaud, c’est quelqu’un qui a toujours volé au-dessus de nous. Quand il part, il laisse comme un parfum et on ne peut pas pleurer, on rit... Il nous a laissés une belle leçon de vie. Regarde, on se retrouve tous là grâce à lui qui est parti tout seul.”
Un dalon
“Là où il est parti, il va retrouver Baguet’, Coluche, tout ce monde là et il n’est pas prêt de s’arrêter de rigoler !”
Sham’s
“Ce ne sera pas facile d’arriver à sa hauteur ! Merci Arnaud pour ce que tu as fait de ta vie ! Quand on voit tout ce monde-là autour de toi, on est conscient que tu as réussi un coup de génie. Quel partage ! Je te reconnais bien là mon petit frère des planches, mon premier complice sur scène où nous avons commencé en duo chez Vollard. Merci Arnaud...”
Sonia ( RFO et comédienne)
“Je me sens toute petite en pensant à Arnaud. Un jour avec lui, ça pouvait suffire à remplir toute une vie de son souvenir. Il me disait toujours, la vie est courte, il faut en profiter...OK Arnaud, on t’aime.” Un admirateur “sudiste” “Voilà un humain toujours positif ! J’aimais son rire et je sais que son étoile sera toujours dans le ciel.”
André Morin (Centre de la Ressource)
“Pour nous, Arnaud restera “Un signe d’amour”. Le titre de la pièce qu’il nous a aidés à mettre en scène et à jouer entre acteurs sourds et entendants. Une expérience privilégiée où il nous a offert un poème en langue des signes qu’il a mis en musique. Quel cadeau, Arnaud ! il suffisait de le voir une fois pour ne jamais l’oublier.”
Roland Darty (artiste et animateur)
“On sait tous qu’être un artiste à la Réunion tient du sacerdoce vu les conditions dans lesquelles on est accompagné (et non “assisté” !) quand on est chanteur, danseur, plasticien, comédien, confirmé. Moi qui ai grandi avec des grandes familles de musiciens comme les Dormeuil, je pense toujours à la relève, à l’exercice de “passation” qui est notre devoir pour transmettre le trésor artistique, le patrimoine. Arnaud, j’aurais aimé qu’il ait davantage de temps, parce que c’est un pionnier qui a tenu haut le flambeau de la comédie, avec Jessu, Ti Paul... C’est notre Molière créole.’’
Jack Beng-Thi (plasticien)
“Arnaud pour moi, c’est le premier rire du matin. A Jeumon il passait à l’atelier prendre un petit café et c’était un moment de bonheur au réveil. Un homme qui a déployé d’énormes efforts pour arriver là où il était avec le handicap qui était le sien au départ. Mais il a su tirer de sa personne sa richesse. Dans mes souvenirs de cinéphile, je l’apparente toujours au héros du film brésilien de Joaquim Pedro de Andrade, “Macunaïma”. Pour moi, Arnaud incarnait ce personnage-là. Il pouvait se transformer, il projetait ce qu’il devait faire, sauf que ce petit muscle vital qu’on appelle le coeur n’a pas tenu... Alors il convient en pensant à lui de donner plus de force encore à nos gestes, parce qu’on ne sait jamais ce qu’il y a demain”
- Eglise de la Source C’est donc cet après-midi vers 14h qu’auront lieu les obsèques d’Arnaud Dormeuil en l’Eglise de la Source par le père Jean-Marie Vincent. L’affluence sera d’importance et la famille d’Arnaud a demandé à ce que le site soit sonorisé pour permettre à tout le monde de suivre la cérémonie, dehors comme dedans. L’inhumation suivra à Prima dans l’après-midi.
- ODC Max Etangsale et Jacques Dambreville envisagent de proposer à la présidente du conseil général, au nom du conseil d’administration de l’ODC, que leur “petite salle” de Champ-Fleuri soit baptisée Arnaud-Dormeuil. Une riche idée, symbolique à souhait, le lieu étant dévolu à toutes les formes de spectacle vivant, avec esprit d’intimité, pour les enfants, notamment. Et puis une “petite salle” pour un Géant...
- Arnaud sur RFO Les programmes TV de la station du Barachois ont été modifiés pour la soirée de demain samedi, RFO souhaitant honorer à sa manière le comédien Arnaud Dormeuil en offrant aux Réunionnais une surprise qui ira droit au coeur de tous ceux qui ont pu apprécier ses talents. Ainsi, juste après le Challenge des Créateurs, c’est la pièce de théâtre musicale Sega Tremblad qui sera diffusée dès 21h05 sur de Télé Réunion. Juste avant, en lever de rideau, le reportage sur la veillée qui a mobilisé l’équipe technique de la station, tous concernés à des titres divers par Arnaud Dormeuil.
Les dimanches hommage
Le premier rassemblement prévu en hommage à Arnaud aura lieu ce dimanche au Grand Marché, le CDR et les artistes en tous genres, proches du comédien-musicien souhaitant célébrer dans l’intimité de ce lieu sa mémoire. Dimanche donc, le théâtre du Grand Marché accueillera, de 14h à 18h, un cérémonial de kabar au cours duquel des images d’archives seront projetées en continu sachant qu’un livre d’or ouvert et un micro seront à la disposition de ceux qui voudront s’exprimer et témoigner. Tous ceux qui en ont le désir peuvent prendre contact rapidement avec Dominique Carrère au 06 92 24 05 00. Le dimanche 6 décembre, c’est au Barachois que la mairie de Saint-Denis orchestrera un cérémonial convivial pour tous dès 19h, ce que Sham’s appelle l’hommage de la Réunion à Arnaud Dormeuil.
Dans la peau et le fauteuil d’un étudiant handicapé
Une vingtaine de jeunes ont testé le parcours préparé par l’Unef sur le campus du Moufia. Verdict : à certains endroits, il est impossible de circuler malgré les aménagements récents.
Surmonter un obstacle en circulant en fauteuil roulant, cela demande beaucoup d’énergie. Et se rendre au restaurant universitaire, lorsqu’on est un étudiant handicapé, cela demande un petit quart d’heure de détour. Alors, certains préfèrent renoncer... surtout lorsqu’au moment de porter le plateau avec cari et boisson, il n’y a personne pour aider ! C’est ce qu’ont voulu démontrer les militants de l’Union nationale des étudiants de France, en organisant hier des activités sportives en fauteuil roulant, sur le campus du Moufia. En partenariat avec le Comité régional de sport adapté, ils ont installé un parcours, où une vingtaine d’étudiants valides ont pris la place d’un handicapé. Stéphanie Ramy et Guillaume Aribaud ont testé : à certains endroits, il leur est impossible de circuler, malgré les aménagements récents. Juan Prosper promet : “À la suite de cette journée de sensibilisation, nous allons soumettre un rapport au président de l’université. S’ouvrir aux mondes (la devise de l’université NDLR), c’est bien ; mais c’est encore mieux d’ouvrir l’université aux handicapés !” D’après les chiffres confiés hier par le CRSA, environ 80 personnes ont déjà dû renoncer à une inscription à l’Université en raison de leur handicap. Il s’agit parfois d’un manque d’aménagement, mais plus souvent d’un manque d’accompagnateur (pour prendre les cours) ou de traducteur. Guillaume Aribaud souligne : “Trouver quelqu’un qui parle la langue des signes, c’est faisable. Mais quelqu’un qui puisse traduire un cours de mathématiques de niveau master, c’est plus difficile !” Selon Coralie Centon, l’Université compte déjà une cinquantaine d’étudiants handicapés, dont certains portent un handicap invisible (faiblesse cardiaque, par exemple).
Pour lui, c’était normal d’avoir des relations sexuelles avec ses enfants
OUR D’ASSISES. Après deux jours d’audience, le verdict est tombé hier pour le père violeur. Pendant quatre ans, l’homme, sourd et muet, avait agressé sexuellement et violé ses deux fils au domicile familial du Tampon. Après l’examen de la personnalité de l’accusé et des faits, l’avocate des parties civiles, Me Séverine Ferrante, avait pris la parole jeudi avant la suspension d’audience, expliquant que l’excuse du handicap de l’accusé ne devait pas servir à minimiser les faits. « C’est une audience particulière vu le handicap incontestable de l’accusé. Mais ça n’excuse pas ce qu’il a fait. Les faits sont constitués et il faut reconnaître le statut de victime de ces enfants », plaide l’avocate.
Effectivement, le père de famille, sourd et muet de naissance, n’a jamais nié avoir violé ses fils, de 2000 à 2004, au domicile familial du Tampon. Il a reconnu également les avoir filmés sous la douche à l’aide d’une webcam et les avoir forcés à regarder des vidéos pornographiques avec lui. « J’avais des envies et je les flattais. Mon père avait fait ça avec moi, donc je pensais que c’était normal », se défend l’accusé. Un élément confirmé par l’expert psychologue qui l’a examiné. Sans véritable connaissance des interdits, violé par son père à l’âge de 11 ans, il a reproduit le seul modèle parental qu’il a connu.
Une peine adaptée
« Pour lui, c’était dans la norme d’avoir des relations sexuelles avec ses enfants. Ses potentialités intellectuelles et son passé ne lui permettaient pas de comprendre les interdits », expliquait la psychologue clinicienne, Marie-Françoise Marin. Face à ces éléments, l’avocat général a requis une peine de cinq ans de prison dont dix-huit mois ferme, avec une injonction de soins : « Je pense que c’est la seule peine qui lui soit adaptée. Même s’il a contraint ses enfants par une pression morale, ces derniers ne veulent pas qu’il aille en prison, il faut en ternir compte ». Des réquisitions avec lesquelles le conseil de la défense Me Mickaël Nativel s’est dit « en accord ». Il a pointé du doigt l’enfermement de son client, lié à son handicap, et s’est appuyé sur les conclusions de l’expertise psychologique. « Les faits qui lui sont reprochés sont odieux mais il a des handicaps incontestables. Sourd et muet, il a eu une enfance particulière. Il n’a pas grandi dans sa tête jusqu’à ce que la justice se saisisse de ce dossier. Personne ne lui avait jamais appris que ces choses ne se faisaient pas. Les dix-huit mois de prison qu’il a faits ont été un véritable calvaire. Depuis, il s’est remis sur le droit chemin », argumente-t-il. La cour d’assises a reconnu l’accusé coupable. Il a été condamné à 5 ans de prison dont deux avec sursis. Un mandat de dépôt a été décerné à son encontre et il devra verser 20 000 euros de dommages et intérêts à chacun des enfants. Une « bonne » décision d’après l’avocate des victimes : « La peine prend en compte à la fois le handicap de l’accusé et la demande des enfants. Ça montre aussi à la société que, sous couvert d’un handicap, on ne peut pas faire n’importe quoi sans être puni »
L’accusé sourd et muet reconnaît les viols de ses fils
COUR D’ASSISES. Depuis hier, la cour d’assises examine un dossier de viol sur ascendant. L’accusé, un père de famille de 45 ans, aurait agressé sexuellement et violé ses deux fils, mineurs lorsque les faits ont commencé. Mais, l’affaire présente une particularité : l’accusé est sourd et muet.
Un accusé, deux victimes et trois interprètes en langue des signes. C’est “un procès hors du commun”, comme l’a qualifié le président Yves Blot, qui a commencé hier et s’achèvera dans la journée d’aujourd’hui. Mais, hormis ce handicap de l’accusé, les faits sont bien là et reconnus. Pendant quatre ans, de 2000 à 2004, au domicile familial du Tampon, le père de famille a agressé et violé ses deux fils, alors âgés respectivement de 10 et 11 ans. Élément supplémentaire : il les aurait également forcés à regarder des films pornographiques et les aurait filmés, grâce à une webcam, sous la douche (voir ci_dessous). Mais, comment ce père de famille en est-il arrivé à de telles extrémités sur la chaire de sa chaire ? D’après ses déclarations et les conclusions des experts, il n’a fait que reproduire sur ses fils ce qu’il avait lui-même vécu. “C’est un homme enfant, insouciant, qui a baigné dans un milieu incestueux transgénérationnel car a lui-même été violé à l’âge de 11 ans par son père. Sans repères et sans interdits, il a reproduit le seul modèle paternel qu’il a eu. Peu courageux, il lui était plus facile de prendre ses proies à proximité, ses enfants”, explique la psychologue clinicienne Marie-Françoise Marin. Du côté des deux experts psychiatres qui l’ont examiné, les constats diffèrent. Alors que l’un affirme qu’il était pleinement conscient et donc responsable de ses actes, l’autre avance une autre conclusion : “Son discernement était fortement altéré au moment des faits. La seule sanction pénale envisageable est un suivi socio-judiciaire et non une peine de prison”.
“Je ne veux pas qu’il aille en prison”
C’est d’ailleurs ce que demandent les victimes. Aujourd’hui, les deux jeunes hommes de 17 et 18 ans ont, semble-t-il pardonné à leur père. “J’avais un peu pitié de lui car ça n’allait plus entre lui et ma mère alors j’acceptais de dormir avec lui. Quand je refusais de céder à ses avances, il boudait et j’avais mal au cœur. Il exerçait sur moi une sorte de pression morale. Sinon, c’était un bon père et je ne veux pas qu’il aille en prison”, rapporte à la barre l’aîné des enfants. Lui et son frère n’attendent de ce procès que leur père comprenne que ce qu’il leur a fait était mal, qu’il ne recommence plus et que leur statut de victimes soit bien reconnu. Point sur lequel le conseil des victimes, Me Ferrande a conclu sa plaidoirie après avoir présenté le dilemme de ces garçons. “L’agresseur n’est autre que leur père, un père qu’ils aiment mais qu’ils ont dû dénoncer car il leur a fait trop de mal. Son handicap n’enlève pas la gravité des faits. Il était responsable de ses actes, il savait parfaitement ce qu’il faisait car a pensé à supprimer les fichiers pornographiques de son ordinateur. Les garçons tentent de s’en sortir mais seule la sanction pourra les aider à voir l’avenir”, argumente l’avocate. Pour le père, il semble que la sanction soit déjà tombée. Séparé de sa femme, il lui a été interdit de voir ses enfants et déclare devant ses juges avoir enfin réalisé la gravité de ses actes. “J’avais des envies alors je les ai flattés. Maintenant, je sais que ce que j’ai fait est grave. J’avais perdu la tête. Aujourd’hui, j’ai arrêté toutes mes relations, avec ma femme et avec un ami. Je suis seul et c’est mieux comme ça”, clame l’accusé. Place aujourd’hui à l’avocat général pour son réquisitoire et au conseil de la défense, Me Mickaël Nativel. Le verdict sera rendu dans la journée
Vanessa Hoarau
CLICANOO.COM | Publié le 31 octobre 2008
Viols, films pornos et webcam
Même si l’accusé se défend, pointant du doigt les abus sexuels que son père exerçait sur lui, il n’explique pas le besoin de télécharger des images et des films pornographiques de façon à les visionner avec ses fils. Poussant le vice jusqu’au bout, il a même installé une webcam dans la salle de bains, au-dessus de la douche, de façon à voir ses enfants. Des moments d’intimité qu’il filmait donc à distance et enregistrait dans son ordinateur. Preuves qui n’ont d’ailleurs pas pu être retrouvées, l’accusé avouant avoir tout effacé. En plus des accusations d’agressions sexuelles et de viols, il sera donc aussi jugé pour corruption de mineurs.
Championnat du monde des sourds : Pierry en Bronze
EKATERINA Pierry de l’Athlétic Club de Saint-Paul a remporté en 2’21"84 la troisième place du 800 m aux Championnats du monde d’athlétisme des sourds le 28 septembre 2008. Une des deux médailles remportées par l’équipe de France à cette compétition avec celle en bronze également au javelot de Jacques Jaquemin le lendemain.
Sur 400 m, Ekaterina a battu le record de France en 1’02"26. A peine rentrée à La Réunion, la Saint-pauloise d’adoption était déjà à l’entraînement.
Un problème se pose actuellement, Ekaterina n’est toujours pas inscrite sur la liste du haut niveau malgré cette deuxième sélection en équipe de France cette année.
