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 Conférences-Congrès : Lecture publique du livre 'Indignez-vous!' le 07/04/2012 - Massy (91)
 Les yeux pour entendre organise une lecture publique du livre 'Indignez-vous'

avec la présence de Stephane Hessel, l'écrivain militant

Citoyens sourds, préparez vos questions!

Samedi 7 avril 2012 de 14h30 à 18h à l'auditorieum de l'opera
1 place de france, 91300 Massy

Vélotypie / Interprète LSF

membre gratuit - non-membre: 5€
2012/01/30 17:32 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : Conférence 'Audisme' le 07/04/12 - Sainte genevieve des bois (91)
 APES 91 présente une conférence:
AUDISME

intervenant: Anthony Guyon
le samedi 7 avril 2012

9h30: accueil
10h: conférence
après-midi: groupe de travail

garderie des enfants assurés


Salle du canal
5 allée Benjamin Moloïse
91700 Sainte Genevieve des bois

mail: apes91@gmail.com
2012/01/30 17:17 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : Conférence 'Handicap?' le 25/02/12 - Paris (75)
 samedi 25 février de 14 heures à 20 heures, la conférence "Handicap ?" animée par Christophe Daloz, Sur place, il y aura une ventes des crêpes, venez déguster nos crêpes faites maison.

de 14H30 à 20H00
LGBT
63 Rue Beaubourg
75003 PARIS
Métro ligne 11 :
Rambuteau

Entrée gratuite pour les membres
2 euros pour les non membres

Nous espérons vous y retrouver nombreux. N'hésitez pas à diffuser cette information à votre entourage.
Cordialement.
L'équipe ACGLSF

Email : acglsf.acglsf@gmail.com
2012/01/30 17:11 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : Congrès Bucodes SurdiFrance les 31/03 et 01/04/12 - Angers (49)
 Congrès Bucodes SurdiFrance
Angers, 31 mars et 1er avril 2012

samedi 31 mars : conférences, table ronde, ateliers

Thèmes principaux :

 appareillage

 prise en charge pluridisciplinaire après un trouble de l’audition (perte auditive, acouphènes, hyperacousie)

 accessibilité

dimanche 1er avril : assemblée générale du Bucodes SurdiFrance

http://bucodes.free.fr/

L’ hébergement se fera dans un établissement labellisé Tourisme et handicap (label quatre handicaps) pour un prix très raisonnable, même en chambre individuelle (40 euro petit déjeuner compris, et c’est sensiblement moins cher en chambre double avec un lit tiroir).
Ces réservations doivent être effectuées auprès de SURDI 49 qui assurera le transport urbain du lieu du congrès (amphithéâtre de la nouvelle faculté de médecine à Angers) jusqu’au "Bon Pasteur" lieu de l’hébergement et de l’assemblée générale du BUCODES SURDI FRANCE.

Prendre contact par la messagerie sur le site www.surdi49.fr ou directement : contact@surdi49.fr.


http://www.surdifrance.org/index.php/component/content/article/78-evenementsimportants/249-congres-bucodes-surdifrance-a-angers
2011/09/28 16:27 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : Réunions d'informations sur le 114 dans toute la France
 CNR114 Formation – Dr Jean Dagron
147, boulevard Baille 13005 MARSEILLE
Tel. 04 91 38 31 59 – Mail : Urgence114@gmail.com


Aux professionnels sourds des institutions et aux responsables
d’associations de sourds, devenus sourds et malentendants


                                             
                            

Le 14/07/2011


Chers amis,


Une partie de la population n’a pas accès de façon confortable, ou pas du tout, aux services d’urgence par le téléphone. L’ouverture d’un numéro national d’urgence adapté aux moyens de communication de cette population exclue est un grand progrès social. Le 114 débutera mi-septembre 2011 avec la possibilité des modalités écrites : fax et sms. Une deuxième phase complètera le dispositif début 2013 avec la possibilité de modalités visuelles.
La formation des agents du CNR114 comprend l’accueil des appels arrivant au SAMU à la police, gendarmerie et aux sapeurs pompiers. Mais aussi une adaptation du contenu aux moyens de communication et aux langues utilisés. L’équipe pédagogique CNR114 a travaillé sur le contenu de la formation et propose de vous le présenter et d’échanger avec vous pour son amélioration au bénéfice de tous les futurs usagers.
Nous allons organiser une série de réunions dans toute la France selon le calendrier ci-dessous.
 Lundi 12 septembre Montpellier (Nîmes)
Mardi 13 septembre Narbonne(Perpignan)
Mercredi 14 septembre Poitiers
Jeudi 15 septembre Bordeaux
Vendredi 16 septembre Toulouse

Lundi 26 septembre Nancy (Metz)
Mardi 27 septembre Strasbourg
Mercredi 28 septembre Mulhouse(Colmar)
Jeudi 29 septembre Saint-Etienne (Clermont-Ferrand)
Vendredi 30 septembre Lyon (Dijon)

Lundi 10 octobre Rennes
Mardi 11 octobre Nantes
Mercredi 12 octobre Paris
Jeudi 13 octobre Lille

Lundi 7 nov Caen
Mardi 8 nov Brest
Mercredi 9 nov Orléans
Jeudi 10 nov Limoges

Ces réunions ne sont pas des conférences d’informations sur le 114 ouvertes à tout public mais des ateliers d’échanges et travail sur le contenu linguistique avec des professionnels sourds et des responsables d’association. Le nombre de participants sera limité à 30 personnes. Bien sûr l’équipe fera une brève présentation du fonctionnement du CNR114 pour donner des éléments d’information avant de passer à l’objectif des ateliers.
Nous proposons deux ateliers par ville une en français centré sur l’utilisation du français écrit et un en langue des signes centré sur l’utilisation de la langue des signes.
Dans la réunion en français seront présentés : les phrases automatiques élaborées, le répertoire de mots, les fax de secourisme.
Dans la réunion en langue des signes seront présentés les néologismes en situations d’urgence, l’utilisation professionnelle de la langue des signes à distance et pour les urgences.
Pour chaque réunion un référent local sera désigné pour prendre les inscriptions et choisir le local le plus adapté. Contactez nous si vous vous proposez comme référent dans votre ville. Dans plusieurs villes un référent est déjà en place nous vous le communiquerons pour que vous puissiez l’aider. Nous vous vous adresserons un 2eme courrier pour les modalités concrètes de la réunion de votre région.


Formation CNR114

Pour nous contacter : Urgence114@gmail.com
  Adresse postale : Dr Jean Dagron Hôpital La Conception 147 boulevard Baille 13005 Marseille


PS : une demande d’aide : en 2012 nous organiserons des formations complémentaires sur l’accessibilité des sourds mal voyants et des devenus sourds à l’âge adulte. Si vous connaissez des personnes compétentes et des expériences intéressantes sur ces thèmes contactez-nous. Merci.

  
  
  


2011/08/11 14:34 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : Colloque ACFOS 9 "Implant cochléaire pédiatrique : état des lieux et perspectives le 13/01 et 14/01/2012 - Paris (75)
 Colloque ACFOS 9 "Implant cochléaire pédiatrique : état des lieux et perspectives - 13 et 14 janvier 2012

Lieu : Paris
Renseignements : ACFOS
11 rue de Clichy
75009 Paris
Tél. 09 50 24 27 87 / Fax. 01 48 74 14 01
Courriel : contact@acfos.org

AVANT PROGRAMME

Les implantations cochléaires pédiatriques se sont développées en France depuis la
fin des années 80. Il est temps, plus de 20 ans après, de faire un bilan : c’est
actuellement la préoccupation de nombreuses associations, de professionnels, de
familles et de jeunes sourds. Acfos a tenu à y participer.
Si la technologie de l’implant est reconnue comme performante et en constante
évolution, l’indication d’implant chez le jeune nourrisson ne fait pas l’unanimité.
En 2011, une grande majorité d’enfants sourds profonds sont implantés de plus en plus
précocement. Les parents entament un parcours dans lequel la décision ultime de faire
implanter leur enfant va de pair avec un projet de vie. S’engage alors pour ces enfants la
découverte du monde sonore. Si les résultats constatés aujourd’hui s’avèrent très
satisfaisants pour certains, ils se révèlent plus mitigés pour d’autres, conduisant certains
professionnels à évoquer des incidents et conclure à des échecs.
Les options et les attentes des familles, des adultes sourds, de la communauté sourde, des
médecins, des éducateurs et rééducateurs ne sont pas univoques et l’hétérogénéité des
évolutions linguistiques des jeunes sourds implantés entretient ces interprétations
différentes.
En effet, l’enfant sourd profond est un enfant unique et l’implantation ne confère pas
à ces enfants un profil identique. Au contraire, l'âge du diagnostic, l'âge d'apparition de
la surdité profonde, l'âge d'implantation mais aussi l'étiologie, la présence de troubles
associés diagnostiqués plus ou moins tardivement accentuent ces disparités jusqu'à
remettre en cause le projet initial choisi par la famille.

Les études concernant l’évolution des enfants implantés, les compétences acquises dans
les domaines perceptif et linguistique, la scolarité, la qualité de vie et l’insertion sociale
sont nombreuses mais souvent partielles, interrogeant un domaine particulier, un groupe
restreint ou au contraire une population très hétérogène et elles ne sont pas toujours
accessibles parce que diffusées dans des publications très spécialisées (médicales,
étrangères…). Elles méritent pourtant d’être connues de tous les professionnels qui
interviennent dans l’accompagnement des enfants sourds et de leur famille.
Toutes ces raisons nous ont conduits à consacrer notre neuvième colloque international
à ce thème avec comme objectifs : informer, discuter, analyser les résultats, confronter
les expériences, rechercher et identifier les causes d'échecs relatifs, proposer des
solutions alternatives et envisager l'avenir de l’implantation cochléaire pédiatrique.
LIEU : ASIEM, 6 rue Albert de Lapparent 75007 Paris
DATES : 13 et 14 janvier 2012
ACCESSIBILITE : Vélotypie, interprétation en LSF
COMITE SCIENTIFIQUE :
- Frédérique ARMAND (Génération Cochlée, France)
???? Bernard AZEMA (Audioprothésiste, France)
- Eric BIZAGUET (Audioprothésiste, France)
- Dr Denise BUSQUET (ORL- Phoniatre, France)
- Pr Vincent COULOIGNER (ORL, PU-PH, Hôpital Necker Enfants Malades, France)
- Annie DUMONT (Orthophoniste, France)
- Dr Natalie LOUNDON (ORL-PH, Hôpital d’Enfants A. Trousseau, France)
- Dr Lucien MOATTI (ORL-Phoniatre, France)
- Pr Michel MONDAIN (ORL, CHU G. de Chauliac, France)
- Isabelle PRANG (Orthophoniste, Hôpital d’Enfants A. Trousseau, France)

Vendredi 13 janvier 2012
Evolution de la prise en charge des surdités profondes au cours des dernières décennies
Dr Lucien MOATTI, ORL-Phoniatre, Paris, France
Langage, scolarisation et qualité de vie chez l’enfant implanté cochléaire
Résultats à long terme
Pr Gerard O’DONOGHUE,ORL, Nottingham, United Kingdom
Résultats spécifiques pour la population d’enfants implantés avant l’âge de 2 ans
Pr Michel MONDAIN, ORL, Montpellier, France
Présentation de l’enquête « Scolarité et vie quotidienne de l'enfant implanté 2010-2011 »
Nathalie CLAVIER, Génération Cochlée, Paris
Présentation de l’enquête nationale 1998 – 2009 du CTNERHI : « Rapport final du suivi
longitudinal sur 10 ans d’enfants sourds prélinguaux implantés »
Pr Jean-Emile GOMBERT, professeur en psychologie cognitive, Université de Rennes 2
Accompagnement de l’enfant implanté cochléaire et de sa famille
Rééducation chez le jeune enfant : quel contenu, quels outils au cours des 3 premières
années ?
SAFEP SSEFIS de CODALI, Paris
Langage et émotion. Cas clinique.
Audrey COLLEAU-ATTOU, Orthophoniste, Hôpital d’Enfants de la Timone, Marseille
Place de la musique dans la prise en charge des enfants implantés cochléaires
Chris ROCCA, Nottingham, United Kingdom (sous réserve)
Questions de la salle
Apprendre à lire avec un implant cochléaire
Sophie BOUTON, Orthophoniste, Aix-En-Provence
Questions de la salle
Accompagnement des adolescents implantés. Point de vue de l’orthophoniste et de la
psychologue
Isabelle PRANG, Orthophoniste, Hôpital d’Enfants A. Trousseau, Paris et Florence SEIGNOBOS,
Psychologue, Surgères
Questions de la salle
Page 4 sur 4
Samedi 14 janvier 2012
Implantation cochléaire pédiatrique : quels écueils ? Quelles
interrogations ?
Indications particulières d’implantation cochléaire liées à l’âge, au terrain et au type
de surdité
Dr Natalie LOUNDON, ORL, Hôpital d’Enfants A. Trousseau, Paris
Définition et facteurs de risque de troubles associés
Nadine COCHARD, Orthophoniste, Toulouse
Implant cochléaire et troubles associés : quels résultats ? Une expérience de Lyon
Dr Geneviève LINA GRANADE, ORL, Lyon (sous réserve)
Questions de la salle concernant les trois précédents exposés
Identification et outils de rééducation des troubles associés chez l’enfant implanté
cochléaire
Marc MONTFORT, Orthophoniste, Directeur du centre « Entender y Hablar », Madrid,
Espagne
Questions de la salle
Perspectives d’évolution dans la prise en charge de la surdité profonde
Données fondamentales électrophysiologiques et implications cliniques
Dr Anu SHARMA, Ph.D., Colorado, USA (sous réserve)
Innovations techniques : implantation bilatérale, matériel entièrement implantable,
implant électro-acoustique, implant auditif du tronc cérébral
Dr Paul GOVAERTS, Anvers, Belgique (sous réserve)
Thérapie génétique, cellules souches: ces traitements pourraient-ils constituer des
alternatives à l’implant cochléaire et dans quels délais ?
Dr Sandrine MARLIN, Généticienne, Hôpital d’Enfants A. Trousseau, Paris
Questions dans la salle sur les exposés de l’après-midi
Conclusions
Pr Vincent COULOIGNER, ORL, PU-PH, Hôpital Necker Enfants Malades, Paris
2011/07/18 12:38 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : Les conférences à la Cité des sciences et de l'industrie en Avril
 Bonjour,
L'équipe Accessibilité de la Cité des sciences et de l'industrie vous propose trois cycles des conférences en mars et en avril.
Je vous remercie de vouloir trouver le programme des conférences ci-dessous et le document PDF en pièce jointe.

LES RESSOURCES DE LA TERRE: Conférences interprétées en LSF
- Mardi 10 mars à 18h30: Les eaux souterraines : qualités et réserves
- Mardi 17 mars à 18h30: Les minéraux, des ressources convoitées
- Mardi 24 mars à 18h30: Sur et sous le sol, combien d'énergie pour combien d'hommes?
- Mardi 31 mars à 18h30: Géothermie : énergie non-renouvelable mais inépuisable
- Mardi 7 avril à 18h30: Géologie urbaine : les dessous de Paris

L'ADOLESCENCE: Conférences interprétées en LSF
- Mercredi 4 mars à 18h30: Qui sont les adolescents?
- Mercredi 11 mars à 18h30: La santé des adolescents
- Mercredi 18 mars à 18h30: Les ados et leurs parents
- Mercredi 25 mars à 18h30: Le rapport des adolescents à la culture
- Mercredi 1 avril à 18h30: Les conduites à risques : nouveaux rites de passage?
- Mercredi 8 avril à 18h30: Sortir de l'adolescence : comment devient-on adulte en Europe?

LA POLICE SCIENTIFIQUE: Conférences interprétées en LSF et sous-titrées en direct
- Jeudi 5 mars à 18h30: La criminalistique : la science dans la preuve pénale
- Jeudi 12 mars à 18h30: Profileur : dans la tête d'un serial killer
- Jeudi 19 mars à 18h30: Scènes de crime sous l'eau
- Jeudi 26 mars à 18h30: Les insectes judiciaires : l'entomologie légale
- Jeudi 2 avril à 18h30: Face au crime : le rôle des médecins légistes

Recevez nos meilleures salutations

L'équipe Accessibilité
info.sourd@cite-sciences.fr
2009/03/09 11:50 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : Conférences en bibliothèques d'ACT'S - Toulouse
 ACT'S - Conférences en bibliothèques

Bonjour,

ACT'S

En partenariat avec la MEDIATHEQUE José Cabanis,

Interprétis et Websourd

Vous propose de choisir vous-même

les conférences que vous souhaitez voir traduites en LSF.

En indiquant vos préférences dans la liste des conférences, vous nous permettez de cibler et de répondre au mieux à vos envies et à vos attentes.

Toutes ces conférences thématiques auront lieu dans les différentes bibliothèques de Toulouse et seront en lien avec les expositions, animations, etc proposées tout au long de l'année

-LISTE DES CONFERENCES PROPOSEES-

Cochez les cases correspondantes aux conférences que vous aimeriez voir traduites.

CONFERENCE DE FEVRIER :

-Conférence dessine-moi une chanson (Détours de chants) samedi 9 février médiathèque
-Conférence Ecole des Droits de l’homme jeudi 14 février / médiathèque
(Certainement autour des enfants soldats à confirmer et préciser)
-Conférence AAE (Académie de l’Air et de l’Espace) mardi 26 février / médiathèque
« Les compagnies aériennes face au défi environnemental ».

CONFERENCES DE MARS :

????Conférence semaine du cerveau jeudi 13 mars / médiathèque
-Conférence Club audiovisuel grand Toulouse jeudi 20 mars / médiathèque
-Conférence AAE (Académie de l’Air et de l’Espace) mardi 25 mars / médiathèque
« L’Europe à la recherche de l’univers »

CONFERENCE D’AVRIL :

-Conférence AAE mardi 29 avril/ médiathèque
« Perspectives nouvelles pour l’automatisation au service des aiguilleurs du ciel »

CONFERENCES DE MAI :

-Conférence Club audiovisuel grand Toulouse jeudi 15 mai/ médiathèque
-Conférence AAE mardi 27 mai / médiathèque
« A qui appartient la lune »

CONFERENCES DE JUIN :

-Conférence Ecole des droits de l’homme jeudi 5 juin/ médiathèque
-Conférence AAE mardi 24 juin/ médiathèque
« L’aviation légère et sportive est-elle en danger »

------------------

Février

Expo îles imaginaires, Illustrateur, Daniel Maja / Côte-pavée

Expo Bobby Lapointe / Saint-Cyprien

Expo Toulouse entre les deux guerres / Périgord

Expo La parade des animaux du 20 février à mi-avril / médiathèque

Animation « Au coeur des métiers » / Saint-Exupéry
Semaine 6

Conférence dessine-moi une chanson (Détours de chants) samedi 9 février médiathèque
Semaine 7

Conférence Ecole des Droits de l’homme jeudi 14 février / médiathèque
(Certainement autour des enfants soldats à confirmer et préciser)
Semaine 9

Conférence AAE (Académie de l’Air et de l’Espace) mardi 26 février / médiathèque
« Les compagnies aériennes face au défi environnemental ».

Mars

A caler séance projection INA (Institut National de l’Audiovisuel) en rapport avec l’expo. « Parade des animaux », un samedi de mars ? (grand auditorium)
A caler : lecture-conte traduit en LSF/ Parade des animaux avec JF Piquet + collègues jeunesse 1 mercredi AM / Piccolo

Expo La parade des animaux du 20 février à mi-avril / médiathèque

Expo Toulouse entre les deux guerres / Périgord

Expo scène de la vie végétale / Saint-Exupéry

Expo abécédaire / Bonnefoy

Animation « Printemps des poètes » / Fabre et Minimes

Expo eau douce / Rangueil
Semaine 11

Conférence semaine du cerveau jeudi 13 mars / médiathèque

projection télétexte samedi 15 mars/ petit auditorium médiathèque
Semaine 12

Conférence Club audiovisuel grand Toulouse jeudi 20 mars / médiathèque
Semaine 13

Conférence AAE (Académie de l’Air et de l’Espace) mardi 25 mars / médiathèque
« L’Europe à la recherche de l’univers »

Avril


Expo La parade des animaux du 20 février à mi-avril / Médiathèque

Expo 2000 ans de Métamorphoses Périgord / Périgord

Expo scène de la vie végétale / Saint-Exupér
Semaine 14

Journée d’hommage à J-P Vernant GREP samedi 5 avril / médiathèque
Semaine 17

Journée Soufie samedi 26 avril ? / médiathèque
Semaine 18

Conférence AAE mardi 29 avril/ médiathèque
« Perspectives nouvelles pour l’automatisation au service des aiguilleurs du ciel »

Mai


Expo Psychédélique /médiathèque

Expo 2000 ans de Métamorphoses / Périgord

Handifférences / Minimes

Exposition : Eaux salées / Rangueil

Animation : Le cirque / Serveyrolles
Semaine 18

Journée portes-ouvertes pour les sourds samedi 3 mai/ médiathèque

Conférence Club audiovisuel grand Toulouse jeudi 15 mai/ médiathèque
Semaine 21

Projection film avec interprétation LSF samedi 24 mai / médiathèque
Semaine 22

Conférence AAE mardi 27 mai / médiathèque
« A qui appartient la lune »

Projection, table ronde GREP/ETPA samedi 31 mai/ médiathèque

Juin


Expo Psychédélique

Expo Lecuire Périgord

Rio Loco
Semaine 23

Conférence Ecole des droits de l’homme jeudi 5 juin/ médiathèque
Semaine 25

Conférence AAE mardi 24 juin/ médiathèque
« L’aviation légère et sportive est-elle en danger »
------------------------

Il vous suffit de renvoyer à ACT'S accueil@acts31.fr cette liste le plus rapidement possible (de façon à organiser le mois de Février) et les conférences majoritairement choisies seront traduites.

Merci pour votre participation !

L'équipe d'ACT'S
2008/01/31 10:40 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : compte-rendu d'une conférence s'intitulant "Le futur des sourds a-t-il un avenir ?"
 compte-rendu d'une conférence s'intitulant "Le futur des sourds a-t-il un avenir ?"

L'implantation cochléaire, le dépistage néonatal de surdité et l'eugénisme privé de sélection aujourd'hui légitimés, compromettent-ils l'avenir de la Langue des Signes et des Sourds ?

Bonsoir à tous.

Je voudrais commencer, aussi, en remerciant les organisateurs, Martine Fraiture et Pierre Dewit qui m’ont invité.

Quand j’ai été contacté, il y a déjà quelques mois, pour intervenir, on m’a parlé de cette question : « Le Futur des Sourds a-t-il un avenir ? » et en sous-entendu, la crainte exprimée de voir disparaître la Langue des Signes à cause de toutes les avancées dans le domaine médical.

Je vais donc tenter de répondre à cette question là !

Je tiens à vous avertir que ce dont je vais parler, ce soir, n’est pas très gai ! Mais, il faut écouter jusqu’à la fin car comme pour les films américains : ça se termine bien !

Je suis médecin, je travaille à l’hôpital à Lille où je suis responsable du Pôle d’Accueil en LSF et je suis aussi le coordinateur du réseau « Sourd & Santé » du Nord-Pas-de-Calais.

En France, depuis quelques années, il y a 14 Pôles d’Accueil et de soins en LSF.

Tous ces Pôles ont comme point commun de travailler avec du personnel formé et évalué en LSF. Un médecin est responsable et il y a toujours des Sourds dans les équipes, qui ont des compétences variables.

Il y a des aides médico-psychologiques, des aides-soignants, des éducateurs, des moniteurs-éducateurs, etc. Enfin, il y a bien sûr des interprètes diplômés.

A Lille, dans notre équipe, pour l’ensemble du réseau « Sourd & Santé » nous sommes 26 personnes. En 2002, on a créé le Pôle d’Accueil dans le cadre du GHICL (Groupe Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille), d’abord à St Philibert puis à St-Vincent.

En 2005, on a créé le réseau « Sourd & Santé », qui a pour vocation de permettre à des sourds de consulter en L.S.F., partout dans le Nord-Pas-de-Calais, que ce soit en hôpital public, privé ou clinique. Le réseau fournit un interprète ou un interprète et un médiateur, c’est-à-dire un Sourd qui adapte le niveau linguistique du patient lorsque celui-ci ne comprend pas la Langue des Signes de l’interprète. Le tout est centralisé à l’hôpital. Il suffit donc au patient de faxer, d’envoyer un SMS ou un e-mail et on organise un rendez-vous avec un interprète.

En 2006, on a étendu l’action du réseau à l’ensemble du Nord-Pas-de-Calais (en 2005, seule la région lilloise était concernée) et il y a aujourd’hui des antennes à Arras, Dunkerque et Valenciennes.

On travaille aussi à un projet d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et à une unité des soins psychiatriques pour les Sourds.

Brève présentation de l’équipe du réseau :

Le président, Monsieur Patrick Dupont, qui est dans la salle ce soir. Il est aussi président du Foyer des Sourds de Lille.

Dans le réseau, il y a 10 professionnels sourds et 16 entendants : des psychologues, des animateurs (trices), des personnes responsables de l’accompagnement social et des aides à la communication, une personne responsable de la coordination pour l’éducation à la santé, 5 interprètes, 2 secrétaires, des Sourds qui s’occupent de l’accueil à l’hôpital, un expert linguistique et formateur en Langue des Signes Française (un second bientôt engagé) un médecin, un comptable (il faut gérer l’aspect financier aussi !!!) et un directeur.

Concernant l’activité du réseau depuis sa création en 2002 (jusque juin 2006), nous avons reçu 660 usagers.

En 2005, en santé somatique (c’est-à-dire pas en santé mentale) nous avons reçu 331 usagers, qui ont eu recours à plus de 2000 interprétations. En santé mentale (psychologie), 114 usagers et plus de 1000 interprétations.

En 2006, les chiffres ont véritablement explosés puisque pour le premier semestre, nous sommes déjà au double par rapport au total de l’année 2005.

Nous avons aussi maintenant un programme d’accompagnement social avec environ 2000 interventions en 6 mois. Voilà qui devrait vous donner une idée de l’activité des pôles.

Venons-en à mon parcours, qui suis-je et comment ai-je acquis l’expérience dont je vais vous perler ce soir.

Concernant la vision médicale de la surdité et l’implantation cochléaire, notamment, je suis passé d’abord par une intuition personnelle, forgée par la rencontre avec les Sourds, dans les années 80. Pour, petit à petit, en arriver à une certitude professionnelle, basée sur des constats faits dans le cadre de mon travail depuis les années 90, en Belgique et à partir de 2002, en France.

J’ai pris conscience d’un certain nombre de choses, par exemple, avant, j’avais l’impression que l’on faisait n’importe quoi avec les Sourds et puis dans ma pratique professionnelle, j’ai constaté que c’était encore pire que ça !

Ce que j’avais pressenti s’est confirmé au centuple, malheureusement. Je suis donc passé d’une attitude militante, un peu intuitive, à un discours plus axé sur les faits, plus raisonné et plus objectif, par rapport à ce que je constate dans mon travail. Aujourd’hui, c’est le médecin qui prend la parole.

Avant tout, pour bien comprendre les choses, on peut avoir deux conceptions différentes de la surdité et chacune à sa logique et sa cohérence. Il s’agit juste de faire un choix politique et/ou idéologique d’aller vers l’une ou vers l’autre.

Il y a donc la vision médicale, qui voit la surdité comme une anomalie à éliminer et le Sourd comme un malade qu’il faut soigner. Une déficience qu’il faut surmonter et une différence qui doit disparaître. On en arrive par exemple à ce que des Sourds fassent de la musique, ce qui est présenté comme le summum de la réussite avec les Sourds !

Ou bien alors, une vision sociale, celle que défendent beaucoup de Sourds, qui disent : « nous sommes une minorité culturelle ». Une minorité qui enrichit la communauté humaine des Langues des Signes et qui a des compétences, propre à la surdité, à exploiter. Il s’agit, ici, d’une différence qui s’exprime et donc, plutôt que de faire de la musique, on peut faire des arts visuels, comme de la peinture par exemple ?

On entend souvent dire qu’il est plus facile d’être Entendant que Sourd dans cette société et c’est vrai ! Est-ce une raison pour éliminer les Sourds ? Pour l’exemple, je dirais aussi qu’il est plus facile d’être blanc que d’être noir dans cette société et c’est vrai ! Est-ce une raison pour éliminer tous les noirs ?

La vision médicale dit que l’on peut agir sur l’individu pour l’adapter à la société. On va corriger la déficience, on va faire entendre la personne qui n’entend pas, on va faire entrer du son, on va le corriger, le faire devenir semblable à un Entendant. Pour un Sourd, on fait un implant, on peut imaginer, pour les nains, d’allonger les membres inférieurs ! (oui, la médecine peut faire ça !). En fait, on peut, soit adapter la hauteur du plan de travail de la cuisine, soit allonger les jambes ! Pour les Sourds, il en va de même, soit on se focalise sur la surdité et on leur met un implant, on les corrige, soit on « adapte » la société en proposant des interprètes. Pour les personnes en chaise roulante, on équipe les trottoirs de plans inclinés. Mais c’est une question de choix politique, idéologique. Les deux façons de penser sont cohérentes. Il suffit de savoir de quel côté on se situe. C’est d’un choix de société qu’il s’agit.

Evidemment, c’est un peu plus compliqué que ça. Les médecins (et la majorité de la société entendante, sont du côté de la vision médicale, simplement parce qu’ils ignorent qu’il existe une autre manière de voir, une vision plus sociale de la surdité. C’est aussi le cas des médecins travaillant dans le domaine de la surdité. Ils n’ont pas conscience, pour la plupart, de ce qu’est la surdité, de ce que c’est d’être Sourd !

On dit que 95% des enfants sourds sont nés de parents entendants, donc la langue de la famille, dans ces cas là, c’est la Langue Orale. On privilégie donc cette Langue Orale et, naturellement, on pousse l’enfant vers l’Oral.

Que répondre à ça ? Eh bien, que l’on passe 75% de sa vie en dehors du cercle familial (papa, maman, frères et soeurs). Que reste-t-il lorsqu’on a quitté le cocon familial ? Il reste le réseau social, relationnel où la Langue des Signes est majoritairement la langue utilisée puisque les Sourds ont besoin de cette langue pour entrer en communication avec leur communauté.

Voilà, encore une fois, les deux versions possibles et le choix de se situer d’un côté ou de l’autre. La médecine a, elle, clairement fait le sien.

Les Sourds sont-ils des malades ?

Je vais tenter de répondre à cette question là.

On a inventé le dépistage systématique néonatal en 2005. Je vais vous démontrer qu’il y a tout de même des questions éthiques qui se posent et que, pourtant, on ne se pose pas !

Pour rendre le dépistage admissible, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a édicté quelques règles.

Il y a donc une série de critères (10) dits de « Wilson & Jungner » qui sont à remplir pour justifier un dépistage néonatal, ce qui est le cas pour les autres maladies que l’on dépiste.

Passons ces critères en revue :

1° : « L’affection visée doit représenter un problème majeur de santé publique en terme de morbidité et de mortalité ».

Première remarque : les Sourds ne meurent pas plus jeune que les gens ordinaires. Donc le critère n’est pas rempli. Ensuite, si l’on voit la surdité comme une différence culturelle, le critère est tout à fait discutable...

4° : « Les résultats du traitement en terme d’espérance et de qualité de vie doivent être supérieurs à ceux obtenus à un stade plus avancé de la maladie ».

Aucun travail ne montre le changement de devenir d’un enfant dépisté au jour un ou deux de vie. De plus, il n’existe pas de traitement de la surdité. La surdité n’entre donc pas dans ce registre.

5° : « Le test effectué pour le dépistage doit être efficace en termes de sensibilité et de spécificité ».

Ce qui reviendrait à dire que tous les cas devraient être dépistés et qu’il ne devrait pas y avoir de faux positifs. Là encore, le critère n’est pas rempli puisqu’il s’agit d’un test tout à fait non spécifique dans le sens où sur 10 positifs déclarés, 9 sont invalidés.

Imaginez ce qui se passe dans les maternités... un certain pourcentage des parents à qui on annonce une éventuelle surdité sont des entendants et on leur dit qu’on fera des tests complémentaires dans quelques semaines pour confirmer ou infirmer la surdité de leur bébé ! Les premiers contacts des parents avec leur nouveau-né s’en trouvent fort altérés et provoque un stress psychologique qui n’apporte aucun bénéfice. Cela n’a jusqu’à présent jamais été évalué.

6° : « Le test de dépistage doit être nécessairement accepté par la population à dépister ».

Il s’agit donc ici des Sourds, or la plus grande majorité des Sourds que je rencontre dans mon travail sont opposés à ce dépistage. Pas tant à cause du dépistage même mais plutôt à cause de la logique de l’implantation qui suit. Le critère n’est pas rempli.

Dans ma pratique à l’hôpital de Lille, l’année dernière, un couple de Sourds qui venaient d’être parents a refusé qu’on fasse le test car ils ne voulaient pas. Ils voulaient découvrir par eux-mêmes dans les semaines qui suivaient si leur enfant était sourd ou entendant.

Un peu comme ces parents qui refusent qu’on leur donne le sexe de leur enfant avant la naissance, car ils préfèrent garder la surprise pour le jour de la naissance. C’était leur choix. Cela a beaucoup choqué le corps médical !

7° : « Les moyens adéquats pour le diagnostic et le traitement de la maladie doivent être accessibles ».

Si c’est à l’implant que l’on pense, il ne s’agit pas d’un traitement !

8° : « Les effets secondaires, physiques ou psychiques, provoqués par le programme de dépistage doivent être inférieurs aux bénéfices attendus ».

Pourtant les effets psychologiques secondaires pour les couples à qui on annonce un dépistage positif (qui neuf fois sur dix se révèle faux) est traumatisant. Et personne n’a jusqu’à présent pensé aux enfants qui seront dépistés positifs à quelques jours de vie et aux parents desquels on dit qu’il faut attendre que leur enfant atteigne une dizaine de kilos pour que la médecine s’occupe de lui (implant cochléaire).

9° : « Le coût du diagnostic et du traitement des cas doivent être compensés par les bénéfices attendus ».

Voilà que, là encore, aucun travail ne prouve que le dépistage au jour un ou deux a de l’influence sur le coût que va engendrer la prise en charge de la surdité par rapport à un dépistage fait un ou deux mois après !

Voilà donc sept critères sur dix qui ne sont pas respectés. C’est important !

La Ministre Fonck (Ministre de l’Enfance, Aide à la Jeunesse et Santé de la Communauté française) a considéré que ça n’avait pas beaucoup d’importance et que l’on pouvait, malgré tout, lancer le dépistage néonatal !

Il y a donc à ce jour cinq maladies (phénylcétonurie, hypothyroïdie congénitale, hyperplasie congénitale des surrénales, drépanocytose et la mucoviscidose) qui remplissent les critères et auxquelles on voudrait rajouter la surdité.

Pour moi, la surdité est d’un tout autre ordre et n’a rien à faire dans cette liste. C’est pourtant ce qui se passe en Belgique !

J’ai fait des recherches pour savoir ce qui poussait la Ministre dans cette voie-là et j’ai trouvé les textes parlementaires des ces débats-là. Voilà quelques extraits des propos de Madame Fonck. C’est tout à fait réel, vous pouvez trouver ces textes sur le site internet du Parlement de la Communauté Française :

14/02/2005 : « Le but est d’organiser l’ensemble de la filière de soins, du dépistage à la prise en charge optimale des enfants dépistés positifs, ce compris les enfants pris en charge dans un centre de revalidation, après implantation. »

Donc : on dépiste, on diagnostique, on implante et on rééduque ! C’est la filière de soins et tout ça va être contrôlé.

« Un système de relance existe dans tous les centres, dans les cas où les équipes des services de promotion de la santé dans les écoles ne reçoivent pas le retour des problèmes dépistés ».

Donc, si par hasard, un enfant dépisté positif ne suit pas la filière dans les délais jugés admissibles, il y aura un système de relance !

23/06/2005 : « Le système de dépistage précoce permet de maintenir l’enfant dans un système scolaire traditionnel, en évitant la création d’écoles spéciales, il lui permet un avenir d’intégration dans la société avec un développement intellectuel normal et une possibilité d’être socialement actif. Le budget de l’INAMI s’en trouverait allégé.

« Après en avoir longuement discuté avec des experts et des professionnels, notamment à un congrès à Tournai auquel participaient de nombreux experts étrangers, il faut opérer le dépistage aux premiers jours de vie, tout en prévoyant un filet de sécurité, pour les accouchements lors des Week-ends ou des jours fériés »

Pour ce qui est du congrès de Tournai, sans doute savez-vous que les hôpitaux cherchent toujours à se faire de la pub, et donc pour informer les professionnels de telle ou telle nouveauté, ils invitent tous les médecins généralistes des environs en leur promettant des points d’accréditation (d’où une certaine motivation pour tous à s’y rendre). Cette réunion n’était évidemment pas un congrès scientifique, c’était une petite réunion pour les généralistes de la région.

La clinique qui proposait ce « congrès », fait, bien sûr, du dépistage depuis 2003 et les orateurs étaient essentiellement des gens de l’équipe d’implantation du CHR de Lille, avec peut-être une idée de faire du recrutement transfrontalier ? Je vous dis au passage qu’il s’agissait d’une réunion accréditée en éthique ! Ce sont des points d’éthiques qui étaient distribués.

Sur le dépliant qui présentait cette soirée, il était écrit : « il existe de nos jours, un test qui, dès les premiers jours de vie, permet de diagnostiquer la surdité et rend donc possible une prise en charge rapide et efficace dont le but est de supprimer le handicap pour que l’enfant devienne un adulte autonome, parfaitement intégré dans le monde de la communication ».

C’est assez invraisemblable d’écrire des choses comme cela. Sur le même dépliant, c’est plus anecdotique, mais tout à fait révélateur, il y avait la représentation d’un bébé, tout mignon, avec à côté une note de musique.

Voilà ce qu’était le congrès de Tournai dont Madame la Ministre nous parle !

Cela m’a heurté de voir sur quoi se base sa politique !

Il s’agissait, non pas d’un congrès scientifique, mais bien d’un congrès promotionnel organisé par l’équipe d’ORL d’une clinique privée.

Je lui ai donc écrit un courrier dont voici sa réponse :

« J’ai effectivement un avis favorable sur l’implant cochléaire pour avoir vu la différence entre un enfant atteint de surdité et pris en charge de manière précoce et un enfant sourd dont la surdité était détectée plus tard. »

J’ose imaginer que la démonstration, dont elle parle, s’est résumée à montrer les progrès vocaux d’un enfant implanté (qui émet des sons plus intelligibles que le non implanté) par rapport à un autre Sourd.

En conclusion, pour la Ministre : dépistage signifie implantation cochléaire systématique et une prise en charge précoce de la surdité, qui, je pense, est intéressante, mais ne pourrait s’envisager sans implantation...

Si le dépistage néonatal consiste à attirer précocement l’attention des parents sur la surdité de leur enfant et l’intérêt de l’apprentissage de la Langue des Signes (à condition que l’Etat donne les moyens de le faire), il s’agit d’une autre logique que celle qui consiste à dire : on dépiste pour implanter.

Mais ce qu’appelle la Ministre, la filière de soins, c’est du dépistage à l’implantation cochléaire : la règle !

Ce qui me frappe dans ceci, ce n’est pas le dépistage ou encore l’implantation dans certains cas, mais bien la nécessité d’aller de l’un vers l’autre alors qu’aucune logique n’en découle !

Les Sourds sont-ils des anormaux à éliminer ?

Là, la Ministre répond en quelque sorte : oui, puisqu’il y a la filière de soin !

Le Docteur Chouart (un des premiers poseurs d’implants en France), sur son site internet, il y a quelques jours :

« La surdité ne devrait plus exister, on ne doit plus rencontrer le drame de l’enfant sourd-muet, la cruauté de cette surdité partielle, qui isole et peu à peu exclue le Sourd du monde de ceux qui entendent ».

Sur son site, on trouve aussi ce qu’il appelle la psychologie du Sourd, où il décrit le Sourd comme « un individu triste, isolé, malheureux ».

Voilà la triste logique médicale !

Rappelons qu’un implant cochléaire est une intrusion dans la boîte crânienne, c’est une opération chirurgicale pas anodine du tout !

Quels sont les problèmes éthiques posés par l’implant cochléaire ?

En médecine, on considère comme éthique le fait d’enlever un problème à un patient, avec son accord, et à condition ne pas lui nuire. On peut « enlever » un mal à la gorge en donnant des antibiotiques, on peut « enlever » des maux de tête en donnant un médicament, on peut guérir une tumeur en l’enlevant... Dans tous les cas, le patient a identifié le problème et on le lui enlève.

Chez les Sourds, c’est autre chose ! Les Sourds (pré-linguaux) n’entendent pas, donc ils ne sont pas « en manque » d’audition.

Quand on parle d’enlever le mal, c’est une chose, mais si on parle d’apporter du bien, un plus, il faut réfléchir encore deux fois plus.

Un exemple : ce monsieur en France, qui avait perdu ses deux avant-bras et à qui on a greffé des nouveaux membres provenant d’un donneur mort. On lui a fait cette intervention, a priori, pour son bien. Il a pourtant demandé qu’on les lui ampute quelques mois plus tard. Cela pose de réels problèmes éthiques.

Comme pour les greffes de la peau sur la face de cette dame attaquée par un chien, fallait-il le faire ? Sans doute, et de nombreuses commissions d’éthique ont donné leur avis préalablement, des débats on été organisés. Sur ces cas là, les gens réagissent. Je me souviens d’articles de médecins scandalisés. Il y avait eu des débats, des discussions. En revanche pour l’implant : rien ! Pas de débat. Aucune réflexion éthique.

Quelques explications techniques.

La cochlée est tapissée de cils et ce sont les mouvements de ces cils qui sont transformés en impulsions électriques qui vont jusqu’au cerveau. A l’intérieur de la cochlée, on met une électrode artificielle et donc en la plaçant, on détruit tous ces cils. Pour les personnes qui ont des restes auditifs, cette électrode détruit tout !

D’un point de vue strictement médical, quand on implante, on détruit la cochlée... qu’en adviendra-t-il lorsque de nouveaux implants, avec système de couplage amplificateur, arriveront sur le marché et qui, eux, ne détruiront plus la cochlée ? Pour toutes ces personnes dont on a détruit l’audition résiduelle... qui risquent de devenir complètement dépendant de cet appareillage pour capter ce qu’avant, peut-être, elles percevaient grâce à leurs restes auditifs.

A moyen terme, je suis convaincu qu’un conflit verra le jour entre généticiens et ORL puisque l’on développe des programmes de thérapie génique dans l’espoir d’arriver à faire repousser ces cils vibratiles à l’intérieur de la cochlée. Mais à partir du moment où on a mis une électrode dans la cochlée, plus de thérapie génique possible. Le jour où cette technique sera opérationnelle, les généticiens demanderont aux ORL de ne plus détruire ce qui leur permettrait d’appliquer leur découverte.

A l’inverse, vous aurez les sélections et destructions d’embryons sourds (l’eugénisme) ainsi que toutes les techniques de dépistage avant la naissance proposées par des généticiens qui diminueront le nombre de sujets sourds et donc diminueront les « candidats potentiels » à l’implantation. Il y aura là un conflit d’intérêts.

Normalement, en médecine, pour un médicament, par exemple, on fait des tests sur un groupe placebo et sur un autre groupe. Pour ce qui nous occupe, le groupe placebo, c’est vous, les Sourds adultes, non implantés ? Et le groupe sur lequel on veut modifier quelque chose, c’est vous aussi (enfin les enfants sourds d’aujourd’hui, qui seront des adultes comme vous). Vous n’avez pourtant pas l’air si mal que cela dans votre peau. En fait, la médecine dit aujourd’hui que vous ne devriez pas exister. C’est assez violent, non ?

Pour le devenir des enfants sourds, cela pose également beaucoup de questions. Que deviennent ces enfants que l’on a implantés ? Qui sont dans le sonore en continu et que l’on a privé de Langue des Signes ? Dans dix ans leur implant sera dépassé, les plus performants auront des capteurs plus nombreux. Avec l’implant, c’est un son artificiel, s’il est plus performant, les sons seront différents. Faudra-t-il repasser par de l’orthophonie ? Faire de l’orthophonie à vie ?

Vraiment je me demande vers où l’on va ? Bien sûr je ne suis pas ORL, évidemment, mais je m’interroge. Quand je pose la question à des spécialistes, je n’ai pas de réponses.

Voyons les effets secondaires auxquels il faut s’attendre ?

Comme pour toute opération chirurgicale, il a les effets secondaires immédiats et ils sont complètements passés sous silence !

Je vois peu de Sourds implantés dans le cadre de mon travail, mais ceux qui viennent me consulter, c’est quand il y a un problème.

Notamment, chez des enfants qui ont de grosses infections sur l’implant avec, malheureusement, des séquelles. Et puis les complications plus tardives comme les méningites qui apparaissent quelques temps après la pose de l’implant, sans certitude de lien, il est vrai, mais rappelons que l’implant est un corps étranger et peut, de ce fait, favoriser les infections, comme tout corps étranger implanté dans le corps.

Imaginez si l’on doit ré-intervenir sur des implants déjà posés ? Le traumatisme que cela infligera de retravailler dans une si petite région. Et le risque pour les microbes d’entrer. Evidemment, le premier implant est toujours moins risqué que le second ou le troisième. Et on sait qu’il faudra ré-intervenir, car il est impossible qu’un dispositif électronique implanté dans un milieu vivant reste fonctionnel pendant 80 ans.

Les risques psychologiques à long terme ne sont pas évalués non plus. Pour les enfants implantés aujourd’hui (je ne parle pas de ceux qui ont la chance de connaître la Langue des Signes) comment se sentiront-ils à l’adolescence ? Et à l’âge adulte ? Ils sauront qu’ils ne sont pas comme les autres. Ils découvriront, tôt ou tard, qu’ils sont Sourds ? Et à ce moment là, ils voudront rencontrer d’autres Sourds, qui pratiqueront la Langue des Signes alors qu’eux en ont été privés. Ils éprouveront de grandes difficultés à entrer en communication avec cette communauté.

Voilà encore des questions auxquelles nous n’avons pas de réponses.

La Langue des Signes est la langue du lien social, la grande majorité des Sourds qui, ici, ont eu une éducation oraliste, qui sont allés en intégration avec les Entendants, à l’âge adulte se tournent vers les Sourds parce que c’est avec eux, parmi eux, qu’ils se sentent bien ! Et ces enfants que l’on a privé de tout cela ? Que deviendront-ils ?

Un autre phénomène à épingler, c’est celui de « l’implant dans le tiroir » !

A Lille, parmi les 8 Sourds adultes implantés dont nous avons connaissance, 6 laissent leur implant dans le tiroir !

En fait, nous sommes ici face à une vision particulière de la normalité, qui édicte qu’un être normal est un individu entendant. Un Sourd est un anormal.

La vision sociale qui voit la surdité comme une différence culturelle ou la vision médicale qui la voit comme une anomalie, sont toutes deux logiques et cohérentes, elles sont le reflet d’un choix de société.

Un enfant peut, soit maîtriser son implant, soit en être dépendant. Dans les centres d’implantation on préconise de ne « jamais enlever son implant », il faut surtout s’habituer, que l’implant fasse partie de lui-même ! Du coup l’enfant devient complètement dépendant et est surtout complètement perdu quand il en est coupé (pertes d’équilibre, trouble de la spatio-situation) parce qu’il a été conditionné à en devenir dépendant !

On pourrait en revanche apprendre à l’enfant à maîtriser son implant, par exemple, s’il est dans un environnement avec des Sourds et de la Langue des Signes, il n’a pas besoin de son, il coupe son implant ou au contraire s’il est en famille, avec seulement des Entendants, à ce moment là, il le branche. Ce serait permettre une autonomie avec ou sans l’implant. Sinon on le rend dépendant d’une machine avec des piles qui peut à tout moment tomber en panne.

A toutes ces questions (et il y en a beaucoup d’autres mais j’ai fait court ici !) que répond-on ?

Des sociologues, des psychologues, des psychiatres, des philosophes, des médecins et surtout des linguistes (les seuls spécialistes de la langue qui, justement ne sont jamais consultés), montrent de façon pertinente en quoi cette logique est aberrante. Etonnement, les inquiétudes de ces gens-là n’arrivent pas aux oreilles des médecins. A eux, ça ne pose pas question !

Les sourds n’existeront-ils plus ?

Dans la spirale infernale, je place aussi l’intégration scolaire. Rappelons ce qu’est l’intégration scolaire ? Le principe consiste à placer un enfant sourd dans une classe d’entendants. Pour moi c’est de la désintégration ! C’est apprendre à un enfant à devenir un « anormal » qui s’ignore. Il finit par ressembler aux Entendants.

Voici en exemple une conséquence de cette logique-là :

Beaucoup de Sourds adultes rencontrés dans le cadre de mon travail, quand je leur demande s’ils ont compris, ils disent souvent oui ! Et pourtant, si je leur demande de reformuler (chose que je préconise aux médecins à qui je fais des exposés), je m’aperçois que ce n’est pas le cas ! Pourtant ces personnes sont sincères ! Elles n’ont pas conscience qu’elles n’ont pas compris. Elles ont été tellement conditionnées à ne rien comprendre que quand elles répondent qu’elles ont compris, c’est parce qu’elles ont compris comme d’habitude ! C’est ça l’aberration de l’intégration : la norme c’est la non-compréhension !

On entend dire : « Les Sourds ont disparus, ils font de la musique » !

C’est parce qu’avec l’implant cochléaire vous voyez à présent des Sourds faire de la musique, comme par exemple, cette jeune fille sourde que l’on voit un violon à la main !

La maman de cette jeune fille est très fière et dit : « Elle peut comprendre des phrases prononcées à la TV, il lui arrive aussi de comprendre quand on parle d’elle dans une conversation voisine ! Oh bien sûr, pas tout mais elle arrive à s’intéresser à ce qui se dit dans une conversation ». Avec cette photo, on veut illustrer la réussite de l’implant. C’est en réalité un déni complet de la surdité !

La spirale infernale continue puisqu’on a inventé le diagnostic prénatal et le diagnostic pré-implantatoire...

Qu’est-ce que le diagnostic préimplantatoire ? Dans le cadre d’une fécondation in vitro, il s’agit de diagnostiquer, avant de réimplanter l’embryon, s’il n’a pas d’anomalie génétique (comme la surdité puisqu’une partie importante de la surdité est d’origine génétique). On peut ainsi « éliminer » l’embryon sourd... ou au contraire éliminer l’embryon entendant et implanter le sourd ! Cela s’est passé aux Etats-Unis, un couple de Sourds voulait « éliminer » l’embryon entendant. Là, les médecins trouvent cela très choquant !

Le diagnostic prénatal consiste, lui, à dépister une anomalie (notamment génétique) avant la naissance. Pour y parvenir, on fait une ponction dans le ventre de la maman, on analyse pour vérifier si le foetus est porteur ou pas de l’anomalie et selon le cas, on continue ou on arrête la grossesse. C’est ce que l’on appelle « l’eugénisme privé de sélection ».

Les membres du comité d’éthique jugent « recevable (cf. avis n°33 du 7/11/2005 du Comité Consultatif de Bioéthique) cette pratique liée aux techniques de dépistage prénatal et préimplantatoire, moyennant l’application de certaines normes ayant trait à la gravité de la maladie ou anomalie et considéré au consentement éclairé des parents ou de la mère et à l’encadrement adéquat en matière de conseil et de suivi. »

Il faut donc pour faire cela qu’un couple détermine à l’intérieur de sa famille, dans l’espace strictement privé, ce qu’il veut. Il faut évidemment qu’il s’agisse d’une maladie grave mais puisque l’on a déjà décrété que la surdité est une maladie grave... (cfr. Dépistage néonatal autorisé).

J’avais concrètement posé la question à un président de comité d’éthique d’un gros hôpital bruxellois qui m’avait répondu que « si c’était de l’eugénisme privé de sélection, cela pouvait se discuter, que ce n’était pas totalement exclu ! »

Autrement dit, un couple de parents ayant déjà un enfant sourd et « risquant » et ayant, par exemple une possibilité de 1 sur 4 d’avoir encore un enfant sourd, pourrait choisir lequel et l’éliminer ! Je ne dis pas que cela se fait maintenant, mais puisque d’un point de vue éthique rien ne semble s’y opposer, il ne faut pas s’étonner qu’on en arrive là assez rapidement.

Le Comité Consultatif de Bioéthique dit encore : « La réflexion éthique que pose cette technique sera développée dans un avis distinct. » Ce qui signifie que le comité d’éthique va encore se pencher sur la question. Il faudrait alors que, d’ici là, les Sourds se fassent entendre pour dire que cela pose des questions.

En plus, quand on nous dit : « consentement éclairé des parents... » Au niveau de l’information faite aux parents d’enfants sourds, elle se fait exclusivement par des centres d’implantation et de phonologie, donc ne parlons pas de « consentement éclairé ». Ce n’est ni plus ni moins de la manipulation. Il faudrait une information objective pour que l’on puisse parler de « consentement éclairé ».

De manière très schématique : de 1880 à 1980 : 100 ans d’interdiction de Langue des Signes... et pourtant, la Langue des Signes a survécu.

De 1976 (date du premier décret en France) à 2006 : 30 ans d’essor de la Langue des Signes, avec reconnaissance de cette langue, des travaux linguistiques de plus en plus nombreux...

Les Langues des Signes deviennent objet d’étude (avec, notamment, l’ouverture des pôles d’accueil en Langue des Signes française qui a donné une crédibilité institutionnelle, dans de grands hôpitaux, à des équipes avec des Sourds) et les mentalités changent peu à peu.

On peut dire avec les pôles d’accueil, on sait ce que sont les Sourds adultes, ce qu’ils deviennent. On les voit, on les connaît, au contraire des ORL qui eux ne rencontrent pas de Sourds adultes. Cela permet de changer les mentalités des médecins qui côtoient des professionnels sourds et qui peuvent apprécier leurs compétences.

Il y a aussi des cours de Promotion Sociale en Belgique, la reconnaissance du métier d’interprète (même si je sais qu’ici, en Belgique, ce n’est pas très abouti). Il y a des projets d’enseignement bilingue, il y a donc, au regard de tout cela, une meilleure visibilité des Sourds et de la Langue des Signes.

Il faut aussi mettre en parallèle 30 années de progrès médicaux considérables (avec l’implant et la génétique).

Que va-t-il se passer après 2006 ?

Une promotion intellectuelle des Langues des Signes, des chercheurs s’y intéressant et dans le même temps une éradication médicale de la population qui utilise cette langue ?

La Langue des Signes suivra-t-elle ou deviendra-t-elle une Langue morte, comme le latin, que l’on étudie encore mais que l’on n’utilise plus ?

Conclusion.

Pour ne pas être broyé par la machine médicale, il faut mettre des cales partout dans l’engrenage. Il faut arriver à faire réfléchir les gens, interpeller les comités d’éthique sur le dépistage néonatal, leur poser des questions pertinentes et leur demander d’y réfléchir.

En France, par exemple, c’est ce que l’on essaie de faire. Nous allons ré-interpeller l’opinion sur l’implant cochléaire dans les mois à venir, car en effet, il y a de plus en plus de témoignages de Sourds mécontents puisque c’est tout un vécu qu’il a autour de ça et ce n’est pas simple.

Personnellement, je ne suis pas opposé aux implants mais je dis seulement qu’il y a des questions éthiques qui se posent et auxquelles on ne répond pas !

Comment mettre des cales dans l’engrenage ?

En informant, en sensibilisant tout le monde mais plus particulièrement les médecins et étudiants en médecine. Ce sont eux les premiers à sensibiliser, puisque les politiques ne font que répéter ce que disent les médecins ! Il faut aussi qu’une voix émerge de la Communauté des Sourds, pour qu’ils se fassent entendre auprès des médecins. Par exemple, à l’Université où je travaille, nous organisons des journées de sensibilisation pour les étudiants en médecine (deux journées d’exposés théoriques et deux journées de rencontre avec des Sourds).

Il faut réagir aussi aux divagations des politiques qui répètent le discours médical et qui, en plus, lui donne une transcription législative. Il faut réagir mais avec pertinence, au bon endroit. Il est très important, aussi, de faire connaître et diffuser les Langues des Signes. Au plus les gens connaîtront un peu de Langue des Signes, au plus ils sauront que ça existe, au plus il y aura une imprégnation diffuse de ce qu’est un Sourd et cela se rependra dans la société.

Voilà l’importance des cours de Promotion Sociale. Beaucoup de gens suivent des cours sans s’investir dans le monde des Sourds par après. Mais, d’avoir eu des cours de Langue des Signes, quelques heures, quelques temps, ces gens ne regarderont plus les Sourds de la même façon. Et cela contribue aussi à changer la manière d’appréhender la surdité.

Promouvoir et faire connaître les compétences des Sourds (dans certains types de pathologies, ce sont les professionnels sourds qui permettent d’améliorer la santé des patients, je pense par exemple au diabète). Ces professionnels sourds qui travaillent dans les hôpitaux, améliorent la qualité des soins. Belle revanche pour des handicapés qu’on voudrait éliminer. Les compétences pédagogiques des Sourds sont remarquables. Ils parviennent à rendre un message compliqué de manière claire et visuelle. Dans le domaine informatique aussi, ils ont de nombreuses compétences.

Pour mettre des cales dans l’engrenage, il faut continuer à développer les recherches linguistiques, interpeller les comités d’éthique, les philosophes. Favoriser les rencontres entre Sourds et Décideurs au sens large.

Par exemple, on voudrait ouvrir une maison de retraite pour personnes sourdes âgées, avec du personnel adapté. Face aux objections des hautes instances, nous avons organisé une visite d’une structure de ce type existant à Ede aux Pays-Bas. Une cinquantaine de personnes sourdes de Lille et de décideurs institutionnels ont passé une journée ensemble. Ceux-ci, qui n’avaient jamais rencontré de Sourds, ont passé une journée complète avec les Sourds et ont pu réaliser, ainsi, que les Sourds existaient. A la fin de la journée, ces décideurs ne posaient plus les questions stupides du début. Ils avaient vécu de l’intérieur, avec leurs tripes, ce que c’est que le monde des Sourds. Ce qui avait changé, c’est qu’ils avaient rencontré des personnes, et plus des déficients. Leur regard, leur vision, leur compréhension intime de la surdité avait radicalement changé.

Si les Sourds ne pouvaient communiquer que par mimes, pictogrammes ou autres, ils seraient menacés. Mais au contraire, ils sont à l’origine d’une des plus fabuleuses créations du génie humain : les Langues des Signes. Des langues qui sont aussi riches que les langues orales. La médecine ne peut rien contre cette force irrépressible qu’à l’humain d’entrer en communication avec ses semblables et à tisser le lien social. L’homme a toujours tenté de vaincre le totalitarisme. Je suis convaincu que les Sourds vaincront la pensée médicale totalitaire qui voudrait les supprimer. Il vous suffit de créer des remous dans la société pour que le fait que vous soyez une communauté qui existe apparaisse comme une évidence.

Pour finir, Victor Hugo écrivait aux Sourds : « La nature, en vous retranchant l’ouïe, vous a presque toujours doublé d’intelligence ».

Je suis assez d’accord avec ça ! En écoutant les témoignages de la vie des Sourds et ceux d’Yvette Thoua et Nicolas Rettmann juste avant, je me dis qu’avec le système oraliste dont vous avez subi la loi, si malgré ça vous êtes parvenus à devenir des adultes équilibrés, c’est qu’il y a peut-être un gêne d’intelligence particulier à ceux de la surdité, qui vous a finalement permis, malgré le parcours de galère qui a été le vôtre, de devenir finalement des humains comme les autres ! Merci !

(Applaudissements)

Nicolas Rettmann
nicolas.rettmann@vitalsys.biz
2007/08/16 19:01 - BB - Version imprimable 

 Conférences-Congrès : Conférence sur la nouvelle association ADPIC le 05/05/07 - Paris (75)
 Une nouvelle association est née : l'ADPIC, association de défense des personnes implantées cochléaires

Pour présenter cette association, ces buts, les membres du conseil d'administration, et les actions à venir.


Nous vous invitons à une conférence le 05 mai prochain à 14 heures à l'INJS de Paris.

Adresse : INJS de Paris - 254 rue Saint Jacques 75005 Paris - RER B : Luxembourg

Venez nombreux !

site : http://www.adpic.skyblog.com
mail : adpic@hotmail.fr
2007/04/10 20:19 - BB - Version imprimable 

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