L'association Vwaëko présente ce soir, à 20 heures, au Ciné-théâtre de Lamentin, une pièce de théâtre musicale, qui sera également traduite en langue des signes pour les malentendants.
Tito commence une journée de préparatifs de la veillée de Noël dans la cour, en se confiant à Man Jilyen sa conseillère qui essaie de lui faire comprendre qu'il faudrait qu'il s'occupe un peu plus de sa femme Ogistin qu'il délaisse pour d'autres. Assuré de l'amour de sa femme, bien en chair, et convaincu qu'aucun autre homme ne peut s'intéresser à elle, il découvre avec surprise qu'un de ses amis essaie de la séduire. Pour cette veillée, fraternité, nostalgie, papillonnage, rancoeur, spiritualité, amitié, amour et joie vont se côtoyer sur la même partition humoristique où différents événements surviennent qui pointent du doigt, avec une note « sourire » , certaines adoptions, tendances ou entorses dans les coutumes antillaises, en espérant un miracle.
Un grand moment de partage
Cette oeuvre est la rencontre de trois arts : le théâtre, le chant et la danse balancés par des rythmes au ka et au piano. C'est aussi un challenge que se donnent des amateurs, chanteurs pour la plupart, connaissant ou découvrant le domaine théâtral.
Dans le rôle principal de Tito on retrouve Simon Gustave, fantaisiste et kok gyem de la cour, désintéressé de sa femme. La chanteuse Nathalie Jeanlys joue Ogistin, la femme de Tito, délaissée, mais très attentive aux ébats de son mari. Onze autres personnages ont ainsi été créés par l'auteur Lyssie Fremon, qui pratique le chant depuis plus de vingt ans, et qui a suivi plusieurs formations de technique vocale. Les danseuses Axelle Manne et Stella Moutou font également partie du spectacle.
- Contact : 0690482946 ou 0690447975.
Vainqueur de la dernière Coupe du monde de slam en juin, Joaquin Zihuatanejo est l’invité d’honneur du 2ème Championnat de Slam Poésie de la Réunion-Océan Indien qui se tient à Saint-Pierre. Ancien professeur, il anime aujourd’hui des ateliers dans les universités américaines et parcourt le monde au gré des événements “slam”. Rencontre avec un poète militant du verbe.
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Vous êtes actuellement une figure du slam reconnue dans le milieu. Comment en êtes-vous arrivé là ?
J’ai toujours écrit dans mon coin sans rien montrer à personne, mais je fais du slam depuis peu de temps en réalité. Un jour alors que j’écrivais, je suis tombé sur une émission de TV qui proposait un concours de slam. Je me suis renseigné et j’ai appris qu’il en existait près de chez moi au Texas. J’y suis allé au départ pour observer et puis je me suis lancé et j’ai remporté le concours. J’en ai gagné d’autres part la suite et j’ai commencé à beaucoup bouger à travers le pays. J’ai été professeur dans les écoles pendant sept ans, et aujourd’hui je travaille surtout dans les universités qui me paient pour animer des ateliers, c’est devenu mon métier et puis je voyage beaucoup à travers le monde.
Vous vous définissez comme poète, mais qu’est-ce que c’est qu’un slameur au fond ?
Je pense que le monde est plein de poètes qui s’ignorent parfois. Mon grand-père qui était un immigré mexicain était un poète à sa manière. C’est une sensibilité que l’on a en nous et qui s’exprime par des mots. Un poète est un passeur d’émotion. En réalité, je me suis toujours considéré comme un poète, mais j’ai la chance d’en vivre depuis trois ans seulement ,même si les gens ont toujours du mal à comprendre quand je leur dis ce que je fais dans la vie.
Vous avez choisi le slam comme moyen d’expression, quel est votre rapport avec cette forme particulière de poésie ?
Pour commencer, je faisais de la poésie avant de faire du slam que j’ai découvert très tard finalement, et par hasard. Je crois que nous voulons tous nous faire entendre, et aujourd’hui le slam est la forme de poésie la plus accessible. Tout le monde peut prendre la parole qu’il soit danois, sud-africain, français, chinois... C’est ce qui fait la force du slam car il appartient à tout le monde. Et puis c’est magique de voir les gens se passionner pour ce qu’on écrit, ça veut dire qu’on les touche.
En tant que phénomène mondial, pensez vous que le slam, et travers lui la poésie, peut changer le monde ?
Oui, je le crois. Je crois au pouvoir des mots et à l’influence que peut avoir un texte. Je l’ai vu personnellement avec certains de mes élèves. La poésie ne nous rapproche pas seulement, elle détruit les frontières. Elle nous apprend que le monde n’est pas si grand et qu’il ne faut pas se contenter de son univers, mais au contraire être en éveil, en position de recevoir de l’autre, ouvert à l’échange. Verbal en l’occurrence.
Vous ne connaissez pas la Réunion, qu’attendez-vous de ce voyage ?
C’est une chance de pouvoir être ici. J’ai rencontré des poètes réunionnais à Paris et le slam a l’air d’être très ressenti chez vous, je suis pressé de découvrir ça. Avant de partir j’ai regardé le globe avec ma fille et je me suis dit “waouh ! Tu vas traverser la moitié de la Terre, il faut être à la hauteur” ! J’attends surtout de partager avec tous les poètes présents, c’est ce qui nous rend meilleur.
Vous animez régulièrement des ateliers et travaillez notamment avec des sourd-muets. Comment faites-vous ?
En réalité le handicap importe peu, c’est la façon dont le slameur vit son texte qui importe. J’essaye seulement de les amener à s’approprier leur texte, en utilisant la langue des signes que j’apprends, et non la parole. Il n’y a pas de raison que les personnes sourdes ou même aveugles ne soient pas intégrées au mouvement car leur handicap ne les empêche pas d’écrire ce qu’elles ressentent !
Propos recueillis par Pierre Verrière
CLICANOO.COM | Publié le 19 novembre 2009
Un Réunionnais décède en Alsace
SON TAXI A PERCUTÉ UN TRACTEUR
Michel Robert, gérant d’une société de taxis à Erstein, en Alsace, est décédé lundi matin dans un accident de la circulation. Ce Réunionnais d’origine, âgé de 51 ans, avait pris dans son taxi un garçon de 5 ans, sourd et muet, qui devait être transporté à l’hôpital de Sélestat.
Peu après son départ, le taxi a percuté la remorque d’un attelage agricole, une machine à ramasser les betteraves. Très grièvement touché et prisonnier de son véhicule, le malheureux conducteur a été désincarcéré avant de succomber dans l’ambulance.
L’enfant et le conducteur du tracteur sont sortis indemnes de cette collision.
Orange reverse 15 000 euros à une web-tv pour les sourds
Il n’est pas toujours facile pour les personnes sourdes de s’informer, surtout quand celles-ci habitent la Réunion. Les émissions sous-titrés représentent à peine plus de 2 % de la diffusion totale des émissions télévisées sur l’île. On estime en outre que 90 % de la population sourde est illettrée. D’où l’importance de mettre en place un dispositif d’information destiné à ce type de public. C’est dans cette optique qu’a été créé le portail Deafrun.com. Un portail qui s’est enrichi vendredi d’une web-tv proposant de l’information destiné au public sourd. Réalisé grâce à un partenariat entre L’association les Cascades, le Groupe des Sourds de La Réunion et de l’Océan Indien et Orange, cette web-tv permet aux personnes sourdes d’accéder à des vidéos d’actualités et des courts métrages en langue sourde. Réalisé dans un format TV par Internet le site utilise la Langue des signes Françaises (LSF). Le projet a été financé par un don de 15 000 euros de la part de la fondation Orange. Les fondateurs du site espèrent obtenir des fonds supplémentaires pour apporter de nouvelles modifications.
Depuis aujourd'hui, les sourds et malentendants de la Réunion ont accès à une source d'informations en langue des signes grâce à la première chaîne de télévision sur internet conçu par et pour les sourds de l'île. Baptisée Deafrun-TV, elle propose des informations internationales, nationales et locales, des sujets sur des thèmes de vie quotidienne et de culture générale, une rubrique artistique, une boutique et, prochainement, une section Archives.
Gianny Prévil, que connaissent les téléspectateurs de RFO et d'Antenne Réunion où il était animateur, Guillaume Fok-Yin et Dimitri Baret sont aux commandes de cette web-tv portée par l'association les Cascades - Groupe des sourds de la Réunion et de l'Océan indien. Le projet a été financé par un don de 15 000 € de la fondation Orange, soit la somme la plus importante octroyée par ce mécène à la Réunion.
Leur premier gros sujet d'actualité sera couvert dès ce week-end, puisque une équipe s'envole pour Taïpeh, à Taïwan, où vont se dérouler les Jeux olympiques des sourds (1000 athlètes de 80 pays).
A l'origine du projet, on trouve Pascal Smith. Lui-même sourd, le directeur de Deaf-Run a voulu apporter une réponse à ce triste constat: 90% des sourds de la Réunion sont illettrés, leur niveau d'études moyen ne dépasse pas le CM2 et la majorité d'entre eux sont au chômage. A la Réunion, ils se sentent d'autant plus exclus que seuls 2% des programmes télévisés sont sous-titrés, contre 70% en métropole et même 90% en Grande-Bretagne.
Destinée en premier lieu aux personnes sourdes et malentendantes, la web-tv reste pour le moment incompréhensible pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue des signes. Elle permet en tout cas aux entendants de se retrouver dans une situation d'exclusion similaire à celle que ressentent les sourds face à un programme non sous-titré. Lorsque un financement suplémentaire sera trouvé, une voix-off devrait permettre aux programmes de Deafrun-tv d'être accessibles à tous.
Communiqué de la CFDT Médias Réunion sur les nouveautés à RFO
La CFDT Médias la Réunion est signataire de la motion qui sera déposée demain à la direction régionale de RFO. Il est inadmissible que le personnel apprenne par la presse les bouleversements que la direction espère mettre en place pour la rentrée télé dans une quinzaine de jours, alors même qu’une réunion du comité d’établissement s’est tenue lundi 24 août dernier. Au-delà du choix de l’horaire du journal télé qui a déjà fait l’objet de plusieurs modifications, d’interminables débats en interne et sur la place publique, il est inacceptable qu’une telle décision soit prise sans aucune concertation.
Depuis des mois, selon la direction, la situation financière tendue ne permet pas de faire évoluer la situation des précaires de la radio, des secrétariats, du service technique, de la rédaction, de la production et des programmes ; Selon la direction, la situation financière ne permet pas d’effectuer les travaux nécessaires -promis- pour mettre en conformité une salle de mixage etc. En revanche, à moins de deux semaines de la rentrée TV, la direction supprime la quasi-totalité des émissions produites à RFO Réunion et les remplace par une production à la mi journée, qui verra l’arrivée deux nouvelles animatrices… Décision prise une fois encore sans aucune concertation…
La CFDT, avec le personnel de la station, s’interroge sur les réelles motivations qui ont conduit à ce choix… "renvoi d’ascenseur" après le Sakifo ? "Opération de copinage" ? N’y a-t-il pas suffisamment de talents en interne pour enrichir cette émission ? Pourquoi ne pas lancer un casting et ouvrir ainsi des horizons à des jeunes Réunionnais en attente d’une opportunité ? N’est ce pas là aussi le rôle de RFO en région ?
RFO Réunion n’est pas la propriété de quelques uns, ni un jouet. RFO Réunion appartient à la Réunion. Aujourd’hui nous contestons les méthodes et les choix qui sont faits ; Loin des clichés dépassés des combats pour des salaires, l’indexation etc. le public doit savoir que nous nous battons, souvent seuls, au quotidien pour que subsistent sur RFO Réunion des productions locales de qualité, des images du patrimoine local, de la culture réunionnaise, de l’histoire et de l’avenir en marche de notre péï. Nous nous battons pour la mise en place d’émissions de services, de décryptages, des débats, de divertissements… pour des émissions en créole, en français, en langue des signes… Nous nous battons pour que la réalisation de ces émissions ne soit pas transférée à des sociétés privées qui ont d’autres contraintes de pure rentabilité économique immédiate (ce qui est tout à fait compréhensible) qu’un service public. Nous nous battons pour que le Réunionnais puisse avoir le choix entre une offre privée commerciale et une offre de service public de qualité riche, variée et diversifiée à l’image de la Réunion.
Pour nous ce sont évidemment des attitudes qui doivent cesser ! car eux, ils partiront et nous, nous resterons pour rendre des comptes à la Réunion !
“Un rendez-vous pour découvrir la langue des signes”
“Notre objectif, c’est de pouvoir travailler autour de la langue via un album. Les enfants malentendants ont d’énormes difficultés d’accès à la langue française, d’autant plus que leurs parents ne maîtrisent pas forcément le langage des signes. Nous voulons leur donner la possibilité de combler ce retard”, explique Karima Aliouche, interface de communication au service de soutien à l’éducation familiale et à l’intégration scolaire (SSEFIS). Ce pôle, dépendant de l’Arpeda (association réunionnaise de parents d’enfants déficients auditifs) intervient de Saint-Joseph à Saint-Paul, notamment dans les écoles auprès des professeurs et des élèves, pour leur proposer des activités artistiques et éducatives, mais aussi du soutien scolaire. Depuis un an, un partenariat lie également l’association à la médiathèque du Tampon pour des lectures de contes en langues des signes. Chaque premier mercredi du mois, les enfants prennent place pour découvrir une nouvelle histoire, contée par Mickaëlle Robert et traduite en LSF (langue des signes française) par Karima Aliouche. Hier, une vingtaine de marmailles de l’institut des jeunes sourds de la Ressource ont découvert le conte “Je mangerais bien un enfant”. Les parents sont les bienvenus, tout comme les personnes entendantes. “C’est un rendez-vous pour découvrir et se familiariser avec la langue des signes”, poursuit Karima. La séance d’hier a marqué la fin de la saison, qui reprendra à la rentrée scolaire, le premier mercredi après-midi du mois de septembre
Sur les grilles du musée, à Pointe-à-Pitre, 18 photographies grand format, en noir et blanc, représentant des sourds ou malentendants.
Tout est parti d’une rencontre entre Charles Chulem-Rousseau, photographe, et les membres du Serac (Sourds, entendants, recherche, action, communication), une structure qui œuvre pour l’insertion des personnes sourdes dans le milieu professionnel. Pour l’occasion, Charles Chulem-Rousseau a monté un studio photo au sein même des locaux du Serac, à Jarry (Baie-Mahault) où se sont présentées spontanément une quinzaine de personnes sourdes et malentendantes, volontaires pour les prises de vue. Les clichés étaient destinés à la Journée de l’audition de mars 2008, mais le manque de subventions a poussé au report de l’exposition. C’est donc cette année enfin, faisant suite à la Journée nationale de l’audition du 13 mars 2009, que le public peut découvrir le travail photographique réalisé autour de ces personnes, mises en valeur pour la première fois. En circulant dans le parc du musée Saint-John Perse, à Pointe-à-Pitre, les visiteurs auront l’occasion de voir l’exposition. Installée en extérieur, sur les grilles du musée, dix-huit grands tirages en noir et blanc, de 80 cm par 1m20, titré chacun du prénom du modèle. Les expressions que l’on retrouve sur papier sont inhabituelles et touchantes. Charles Chulem-Rousseau a su capter toute l’émotion de ces modèles atypiques qui ont accepté de donner un peu de leur histoire et de leur sensibilité à l’appareil photographique qui les a fixés pour l’éternité. Ce travail artistique permet un nouveau regard sur des gens « différents » mais qui nous ressemblent tant… Les photos de Charles Chulem-Rousseau transpirent l’identité profonde des personnages qu’il saisit sur l’instant. L’artiste travaille actuellement à deux séries de portraits. L’une, destinée au magazine Tetu sur les homosexuels guadeloupéens et l’autre, pour le magazine TechnikArt, sur les Békés.
CCR CCR
Parcours
Charles Chulem-Rousseau, 39 ans, est natif de Pointe-à-Pitre. A 27 ans, il décide de suivre des cours de photo dans une école artistique à Rennes durant deux ans, puis effectue un stage au sein de la célèbre agence Vu, à Paris. Pendant sept années, il travaille en région parisienne dans un labo où il fait du développement et a aussi l’occasion d’exercer en tant qu’assistant photo de plateau. Il a une grande admiration pour le photographe contemporain Antoine d’Agatta. Revenu en Guadeloupe, en 2005, Charles Chulem-Rousseau expose à la médiathèque de Pointe-à-Pitre, en 2006. Solarium regroupe une trentaine de tirages A3 sur le thème du carnet de voyage. Son travail photographique illustrant de jeunes guadeloupéens a été publié dans divers magazines urbains français et américains, entre 2007 et 2008.
Contact : magmastudio@aol.fr Sérac Guadeloupe : 05 90 24 35 35 - 06 90 59 16 37
Jusqu'au 9 mai, au musée Saint-John Perse, rue de Nozières (Pointe-à-Pitre)
Du lundi au vendredi, de 9 à 17 heures et le samedi, de 9 à 12 heures
Tél. 05 90 90 01 92
Le Serac (Sourds entendants recherche action communication) de Guadeloupe vous convie à découvrir l’exposition de photographies « Paroles de Sourds » organisée en partenariat avec le photographe Charles Chulem Rousseau. Exposition du 10 avril au 9 mai 2009- De 9h00 à 17H00 du lundi au vendredi et le samedi de 9H00 à 12H00 au Musée Saint-Jonh Perse (Pointe-à-Pitre)
Les sourds de Guadeloupe demande la reconnaissance de leur singularité.
« Paroles de Sourds » :Un siècle d’interdiction, suite à une décision prise lors du congrès international des éducateurs pour sourds, sous la pression de lobbying des firmes pharmaceutiques et de scientifiques à milan en 1880.
La langue des signes serait nocive pour les sourds, qu’elle les contraignait à s’isoler, à rester entre eux, elle contrariait l’acquisition de la parole. Il fallait appliquer une nouvelle méthode plus scientifique, clinique, la méthode oraliste, que la France maintiendra jusqu’au début des années 1980.
La France qui fut pourtant pionnière dans l’enseignement de la langue des signes, par le biais de l’abbé de l’EPEE, qui associât un système de signe « méthodiques » (la langue des sourds de Paris) et la grammaire française « signée », ouvrit la première école de sourds en 1755. Sous la révolution, cette école devient en 1791 l’Institut National des Sourds-Muets de Paris. Les révolutionnaires voyaient dans cette langue la future langue universelle.
En à peine un siècle, on est passé de la langue universelle à la langue des signes comme langue archaïque, langue ghetto, langue handicap.
Il faudra attendre la Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, mettant en exergue le principe d’accessibilité généralisé pour toutes les minorités. La participation et la citoyenneté deviennent, une condition primordiale pour permettre à tous d’exercer les actes de la vie quotidienne et de participer à la vie sociale de la cité. Cette Loi censée favoriser la promotion sociale, professionnelle et culturelle des personnes sourdes (entres autres), semble être inconnu du plus grand nombre de nos concitoyens.
Fort de ce constat, comment expliquer qu’être sourd c’est, être un citoyen à part entière. Que l’existence d’une véritable culture sourde est intimement liée, à la possibilité de s’exprimer en une langue commune.
Ce sont de véritables langues visuelles et pas de simples traductions de langues orales en gestes. Elles ont leur propre syntaxe. La langue des signes développe énormément le champ visuel puisque c’est une langue spatiale. La sensibilité sourde se caractérise par un hyper développement visuel. Quand on est sourd, on développe une autre conscience du corps. C’est le corps qui sent les choses. La langue des signes est une langue expressive. Quand il parle un sourd doit rejouer la scène, l’expérience qu’il a vécu, jouer tous les rôles, exprimer le vécu «physiquement» contrairement à la culture Entendant.
Les juger en les réduisant à leur singularité serait c’est comme comparer la culture francophone à la culture anglophone se traite-t-on mutuellement d’ handicapé sous prétexte que nous ne parlons pas la même langue.
Où sont les accueils dans les administrations, les lieux de cultures, les possibilités d’embauche promis par la Loi du 11 février 2005.
Être sourd c’est le seul cas où l’on ne parle pas la même langue que ses parents, à moins que ceux-ci soient sourds. Soit l’enfant est dans un lieu où il a la possibilité d’être avec d’autres sourds et donc développe ses capacités mentales et langagières soit il est isolé et a de grandes chances alors d’être mis à l’écart et traité comme un déficient mental. Alors qu’il y a un univers sensoriel, un rapport au monde spécifiquement sourd.
À l’image du peuple Guadeloupéen qui revendique la refonte du système qui régit la Guadeloupe, les sourds de Guadeloupe demande la reconnaissance de leur singularité.
Biographie de Charles Chulem Rousseau:Né le 25 octobre 1970, deux ans études à la MJM de Rennes où il assiste le photographe Thierry PASQUIER pendant 1 an ; puis stagiaire à l’agence VU il fait une rencontre déterminante avec Antoine D’AGATA.
IL travaille pendant 7 ans en laboratoire photo argentique puis numerique
Il est primé lors du concours des assistants Profoto en 2002, couvre la manifestation alter mondialiste contre le G8 à GENES qui lui vaut des parutions dans les quotidiens italiens.
(L’Expresso, Il Seculo XIX, IL Manifesto…)
En 2005 il s’installe en Guadeloupe ou il expose après sa 1e année un carnet de voyage à la médiathèque de Pointe-À-Pitre. Puis, avec un collectif d’artistes, il expose une série « singularité » sur les panneaux publicitaires où il transpose le message publicitaire par des images plus réel plus proche de nous. Il publie en collaboration avec la photographe Agnes Dahan différents portraits de jeunes guadeloupéens dans les magazines internationaux Clam et Trace.
L’audition en questions
Après l'hexagone hier, c'est au tour de la Guadeloupe d'accueillir ce vendredi la 12e édition de la Journée de l'audition. Cette opération de sensibilisation est relayée dans le département par le SERAC.
Le SERAC « Sourds Entendants Recherche Action Communication » a pour objectif de faciliter l'accession des sourds et des malentendants à la vie sociale.
C'est donc tout naturellement que cette association, basée dans le département depuis onze ans, est à l'origine de la 12e Journée de l'audition.
Le SERAC de Guadeloupe entend ainsi sensibiliser à la fois un public jeune et un public entendant.
Il est vrai, qu'au quotidien, l'association participe également à la formation au langage des signes.
« Pour l'heure, la Guadeloupe ne compte qu'une seule interprète. Nous connaissons vraiment une pénurie ».
La Directrice du SERAC, Sandra Dupuis, précise que la langue des signes est désormais une langue optionnelle au baccalauréat.
Et que pour la première fois, dix élèves sourds passeront le bac au sein de l'académie de Guadeloupe.
« La loi du 11 février 2005 permet l'intégration des handicapés en milieu scolaire. Les enseignants n'y sont pas toujours préparés. Nous sommes aussi là pour ça ».
Plusieurs temps forts sont donc au programme de l'édition 2009, avec comme principal cible les établissements scolaires.