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Un nouveau vaccin anti-méningite redonne espoir au Burkina Faso (A l'étranger)

Un nouveau vaccin anti-méningite redonne espoir au Burkina Faso


OUAGADOUGOU - En apprenant qu'il existait un nouveau vaccin contre la méningite venu d'Inde, administré depuis fin 2010 en Afrique, la Burkinabè Georgette Sawadogo a couru faire immuniser ses enfants pour leur éviter le même sort que son père, rendu sourd et muet par cette maladie.

J'ai souffert parce que j'ai vu mon père qui, du jour au lendemain, n'entendait plus. Il était devenu sourd-muet après une attaque de méningite, explique à l'AFP Mme Sawadogo, 34 ans, enseignante à Koudougou (centre).

Alors, quand j'ai entendu qu'il y avait un nouveau vaccin garantissant une immunité plus longue, j'ai dit +Dieu merci!+, et j'ai couru faire vacciner mes trois enfants. Je ne veux pas qu'ils vivent le même sort que leur grand-père, explique-t-elle.

Sékou Traoré, 64 ans, ancien cheminot à Ouagadougou, a eu le même réflexe et fait immuniser ses trois petits-enfants de 3 à 6 ans contre cette maladie pouvant être mortelle ou engendrer des séquelles irréversibles.

Depuis, il est rassuré: en dehors du paludisme, c'est la méningite qui tue le plus ici. Si ça, c'est éliminé, on peut s'en sortir parce qu'on peut se protéger du palu en dormant sous des moustiquaires.

Le Burkina Faso est situé dans la ceinture de la méningite, couvrant 25 Etats d'Afrique subsaharienne, du Sénégal à l'Ethiopie, avec une population totale estimée à 300 millions d'habitants.

Il existe plusieurs types de méningite, mais c'est la méningite à méningocoque A qui est responsable de 80% des épidémies dans la région, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette maladie provoque une inflammation de l'enveloppe du cerveau et de la moelle épinière et touche principalement les enfants et les jeunes adultes.

Durant les quatre premiers mois de 2010, 40% des cas de méningite de la région ont été enregistrés au Burkina Faso, qui a recensé dans la même période plus de 700 décès, selon des chiffres officiels.

En 1996, alors que sévissait l'une des plus graves épidémies de méningite qui a touché plus de 250.000 personnes, la seule arme efficace était un vaccin à l'immunité courte, dit à riposte, car il fallait attendre que les épidémies se déclarent avant de commencer à s'en servir.

En décembre 2010, l'OMS a lancé dans plusieurs pays africains une campagne d'immunisation avec le nouveau vaccin, fabriqué en Inde, jugé réellement préventif, qui offre une immunité plus longue (une dizaine d'années pour les moins de 30 ans, soit quatre à fois plus que l'ancien vaccin) et coûte moins cher.

Au Burkina Faso, nous avons vacciné 11,5 millions de personnes contre la méningite sur 16 millions d'habitants répartis dans 13 régions, déclare le docteur Sylvestre Kiendrébéogo, directeur de la lutte contre la maladie au ministère de la Santé, évoquant des résultats probants.

L'année passée, nous avions sept régions de foyers épidémiques contre deux seulement cette année, cela veut dire que la situation de la méningite est relativement plus calme qu'en 2010 et mieux encore que les autres années, affirme le Dr Kiendrébéogo.

Pour lui, le nouveau vaccin a démontré son efficacité et constitue un espoir pour nos pays qui sont régulièrement confrontés à la méningite à méningocoque A.

Ces bons résultats sur le terrain ont été salués mardi à Genève par Bill Gates, co-fondateur de Microsoft, qui consacre une grande partie de sa fortune et de ses activités à aider les populations des pays pauvres.

S'exprimant lors de l'Assemblée générale de l'OMS, qui réunit jusqu'au 24 mai plus de 1.800 délégués, M. Gates a exhorté les dirigeants du monde à faire des vaccins une priorité pour sauver 10 millions de vies d'ici à 2020.

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(©AFP / 18 mai 2011 10h42)

2011/05/24 15:03 - BB